25 march 2019 |
La Revue POLYTECHNIQUE 03/2019 |
Flash
La radioactivité dans le corps humain
Nous sommes tous radioactifs, mais heureusement, que très légèrement. En effet, plusieurs milliers d’atomes radioactifs se désintègrent chaque seconde à l’intérieur de notre corps en émettant un rayonnement. Nous ingérons et inhalons des éléments radioactifs présents naturellement dans l’écorce terrestre ou produits par les rayons cosmiques.
Plus de la moitié de l’irradiation interne vient du potassium 40, qui pénètre dans l’organisme par ingestion. Notre corps contient également du carbone 14. Les atomes de potassium 40 et de carbone 14 émettent principalement des rayons bêta (électrons) qui, absorbés, sont à l’origine d’une exposition interne. La désintégration du potassium 40 produit aussi des rayons gamma (rayonnement électromagnétique à haute fréquence), qui peuvent être détectés en dehors de notre corps. Par des mécanismes de régulation, la masse de potassium naturel dans le corps humain est indépendante de la quantité ingérée. Il en va de même pour le carbone-14.
Par ailleurs, les radionucléides primordiaux et leurs descendants présents dans les roches terrestres se retrouvent à l’état de traces dans les eaux de boisson et les végétaux, d’où une exposition interne par ingestion, à laquelle peut s’ajouter une exposition par inhalation après une mise en suspension dans l’air par les poussières.
De tous les éléments lourds qui descendent de l’uranium ou du thorium, celui qui contribue le plus à l’exposition interne est le plomb 210, incorporé par inhalation et surtout par ingestion. L’uranium 238, avec ses deux descendants, le thorium 234 et le protactinium 234, ainsi que l’uranium 234, sont essentiellement incorporés par ingestion. Ils se concentrent principalement dans les reins et les os. Quant au thorium 230 et au thorium 232, ils pénètrent surtout dans le corps par inhalation. Leurs descendants, le radium 226 et le radium 228, sont présents dans l’alimentation.
La présence dans notre corps de tous ces éléments radioactifs d’origine naturelle induit une exposition moyenne de quelque 0,25 mSv/an, soit environ 10 % de l’exposition à la radioactivité naturelle.
Source: CNRS