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21 july 2013 | La Revue POLYTECHNIQUE 08/2013 | Treatment of surfaces

La sécurité dans les métros

Un incendie dans les galeries d’un métro peut avoir des conséquences catastrophiques, car la chaleur et la fumée ne peuvent s’en échapper. Un nouveau revêtement pour éléments de suspension peut faire gagner quelques précieuses minutes pour atteindre la prochaine station.
Depuis l’incendie dévastateur de la station de King’s Cross, à Londres, en 1987, les exploitants ferroviaires du monde entier ont fait de la sécurité leur priorité. La sécurité incendie est un point particulièrement important dans les villes où la plupart des lignes sont souterraines.

Le problème du métro, c’est l’espace. Comme chacun le sait, la chaleur monte. Or, l’exiguïté des galeries empêche la fumée et la chaleur de s’élever au-dessus du niveau des passagers. La convection et le rayonnement augmentent le risque de propagation rapide du feu.
Dans la plupart des réseaux, la distance entre les stations est relativement courte. A Londres une rame n’est en moyenne qu’à quatre minutes d’une station, par exemple. En cas d’incendie à bord, le conducteur a pour consigne de gagner, quand cela est possible, la station la plus proche avant d’évacuer les passagers. Cela signifie que des dispositifs sont normalement prévus pour gagner du temps. Lorsqu’une rame est en feu, quelques minutes peuvent faire la différence entre la vie et la mort.
Afin de minimiser le risque d’incendie souterrain, le plus important est de limiter l’usage de matériaux inflammables et, pour ceux qui sont irremplaçables dans les galeries et les rames, de les traiter avec des retardateurs de flamme efficaces.
 
 
Un revêtement flexible
Depuis dix ans, grâce au prix SPARK qui a été développé pour faire la passerelle entre les grandes entreprises du Royaume-Uni et les universités, des ingénieurs de la société Trelleborg ont collaboré avec des chercheurs pour mettre au point une solution originale: un revêtement flexible pour l’ensemble des fixations de suspension primaires et secondaires et pour les composants anti-vibrations, lequel permet effectivement de gagner ces quelques minutes vitales. Il est extrêmement résistant, ignifuge et, dans certaines conditions, autoextinguible.
 
Un revêtement retardateur
Rod Holroyd, responsable du marché ferroviaire chez Trelleborg, explique: «Le défi a été de mettre au point un revêtement applicable sur un composant souple. Le revêtement DragonCoat est une réponse inédite à une situation potentiellement mortelle: un incendie à l’intérieur d’un tunnel ou d’une galerie. Notre solution est un revêtement retardateur de flamme, à base de polymère, applicable sur des éléments de suspension. Extrêmement flexible et résistant, il supporte les mouvements incessants des éléments de suspension. Sa durée de vie est équivalente à celle de l’élément de suspension et il est hautement résistant aux facteurs ambiants, tels que la pluie, la neige, la chaleur, le froid, ainsi qu’aux produits utilisés pour nettoyer sous les voitures. Il assure ces quelques minutes de retardement avant l’apparition de gaz toxiques, de fumées, de flammes et de chaleur, le temps pour le train d’atteindre la station et d’évacuer les usagers, le temps aussi pour les pompiers d’accéder à la source de l’incendie dans de meilleures conditions de sécurité».
 
Une amélioration de la résistance à l’huile
Bill Mortel, directeur des technologies avancées pour les systèmes anti-vibrations industriels de la société Trelleborg, précise: «Bien que la plupart des composants en caoutchouc naturel utilisés pour les éléments de suspension primaires et secondaires ne provoquent pas d’incendies en eux-mêmes, ils sont des combustibles qui alimentent le feu. Le revêtement DragonCoat ne dégrade pas les caractéristiques du ressort en caoutchouc. Mieux, il améliore la résistance à l’huile de l’élément. En l’associant avec les amortisseurs de suspension primaire Metacone, Chevron, ainsi que les amortisseurs biconiques de suspension secondaire, nous pouvons livrer un produit unique et de longue durée, qui apporte une amélioration essentielle à la sécurité incendie dans les transports ferroviaires».
L’application d’un revêtement souple sur un élément flexible est un concept unique et une première mondiale pour la société Trelleborg. Le revêtement DragonCoat a fait l’objet d’un brevet européen et a reçu un écho très positif auprès des exploitants et des constructeurs de trains, lors de son récent lancement au salon InnoTrans 2012.