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25 april 2012 | La Revue POLYTECHNIQUE

Le milieu marin marqué par Fukushima

Une très forte contamination radioactive du milieu marin s’est produite après l’accident de la centrale nucléaire japonaise de Fukushima. Elle a été confirmée par une campagne océanographique conduite en juin 2011, qui confirme l’ampleur de ces rejets radioactifs en mer, tout en relativisant leur impact. Les résultats ont été présentés le 2 avril 2012 dans la revue PNAS (Proceeding of the National Academy of Sciences of the United states of America). Cette dernière relate des niveaux de césium 137, dix à 1000 fois supérieurs aux 1 à 2 becquerel par m3 (Bq/m3) mesurés dans l’eau avant la catastrophe «Ces rejets radioactifs en mer représentent les plus important apport ponctuel de radionucléides artificiels pour le milieu marin jamais observé», relève l’IRSN (l’Institut de radioprotection et de sûreté). Malgré tout, ces concentrations restent très en dessous des radioactivités naturelles en potassium 40 (12000 Bq/m3) et aux limites réglementaires japonaises (90’000 Bq/m3). «Le niveau actuel de risque radiologique est évalué comme inférieur à ceux considérés comme néfastes pour la vie marine ou des consommateurs humains», écrivent les chercheurs. «Ces mesures confirment qu’il s’agit d’un rejet massif mais dans un zone dotée d’une très forte capacité de dilution, qui a limité l’impact local de l’accident», relève Pascal Bailly du Bois de l’IRSN. Diluée dans l’ensemble du Pacifique, l’importante quantité de césium déversée ne devrait au final conduire qu’à des concentrations de 0,004 becquerel par litre, deux fois plus que les retombées des essais nucléaires atmosphériques des années 1960.