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25 june 2012 | La Revue POLYTECHNIQUE

Le plan d’action 2011 – 2020 pour préserver le Léman

Suite à l’adoption du plan d’action 2011-2020 «Préserver le Léman, ses rives et ses rivières aujourd’hui et demain», la Commission internationale pour la protection des eaux du Léman (CIPEL) a fixé des objectifs prioritaires. Ceux-ci contribuent à la lutte contre les micropolluants, les pollutions domestiques et urbaines, ainsi qu’à la préservation des milieux naturels.
Le bilan du plan d’action 2001-2010 révèle que la baisse du phosphore dans les eaux du lac a eu une influence positive sur sa biodiversité, mais que toutefois, les efforts doivent être poursuivis pour limiter l’apport des polluants chimiques, en particulier des pesticides et des médicaments. Ces micropolluants sont en effet susceptibles de se retrouver dans l’eau.

Une réduction des micropolluants à la source
La CIPEL, en tant qu’organe officiel de surveillance de la qualité des eaux, a établi, sur la base de ses résultats d’analyses, que la lutte contre la présence de substances d’origine industrielle, de résidus de pesticides et de médicaments dans les eaux du lac est clairement une priorité. Pour garantir l’alimentation en eau potable de la population, ainsi que le bon état des milieux aquatiques du bassin lémanique, la commission encourage les industriels à lutter à la source, ainsi qu’à mettre en place des techniques efficaces de traitement des effluents, afin de réduire leur transfert vers l’environnement.
Elle encourage également l’amélioration des pratiques agricoles, notamment en matière d’utilisation raisonnée des produits phytosanitaires par les agriculteurs. De plus, elle préconise la mise en place de dispositifs efficaces permettant de récupérer et de traiter les résidus de ces substances.
Afin de diminuer l’apport de pesticides dans les espaces verts communaux, des cours de formation continue sont proposés aux employés des collectivités publiques. Une plaquette sur le jardinage au naturel présente aux jardiniers amateurs les nombreuses alternatives aux produits phytosanitaires, qu’on trouve dans le commerce.
 

Un fonctionnement optimal des systèmes d’assainissement
Lutter contre les pollutions domestiques et urbaines reste une priorité pour la CIPEL. Au cours du temps, les réseaux d’assainissement sont soumis à de nombreuses contraintes (tassement du sol, racines, produits corrosifs dans les eaux usées...). Les eaux polluées peuvent diffuser dans le sol ou, au contraire, des eaux claires peuvent pénétrer dans le réseau, ce qui surcharge les stations d’épuration et gêne leur fonctionnement. La part de pollution liée à ces déversements représente près de 20 % des apports totaux de phosphore au lac. Les réseaux d’assainissement transportent, quant à eux, encore trop d’eaux claires parasites (près de 50 %).
L’organisme de protection du Léman recommande aux autorités suisses et françaises d’assurer une meilleure surveillance du fonctionnement des systèmes d’assainissement et un suivi des mesures de réhabilitation des réseaux, planifiées par les collectivités et leurs exploitants.

Des milieux naturels et des rives préservées
Plus de la moitié des rives du lac sont artificielles; seul un quart demeure encore proche d’un état naturel. Il est impératif de préserver les rivages lacustres présentant encore une certaine richesse naturelle. Ils sont, en effet, propices au refuge d’espèces animales et végétales et servent également de zone d’hivernage pour les oiseaux d’eau.
Il est aussi important de pouvoir considérer, dans l’aménagement du territoire, les zones humides comme des zones prioritaires pour la gestion quantitative et qualitative des eaux, mais aussi en tant que réservoirs de biodiversité.
Les plantes exogènes invasives présentent également une menace pour les écosystèmes naturels lémaniques. Celles-ci apparaissent souvent à la suite d’une mise à nu des terrains, lors de travaux par exemple, et se propagent rapidement. Certaines espèces sont encore commercialisées dans les jardineries. Finalement, la CIPEL conseille d’intégrer dans la gestion des espaces verts le long des cours d’eau et des rives du lac, des mesures préventives contre le développement des plantes invasives.