26 january 2018 |
La Revue POLYTECHNIQUE
Les avancées du projet CEVA
Les 23 et 24 septembre, près de 30’000 personnes ont pu visiter les sites de Carouge-Bachet et de Genève–Eaux-Vives du chantier CEVA, mais aussi faire la liaison entre le Val d’Arve et la halte de Champel en passant par le tunnel de Champel. Le grand public a également eu l’occasion de parcourir la halte de Chêne-Bourg et de se balader sur une partie du chantier de la Voie verte.
Avec le percement du tunnel de Champel, l’avancement global du projet CEVA a atteint les 80 %. Le second œuvre se poursuit dans les stations de Carouge-Bachet et de Lancy-Pont-Rouge. Cette dernière deviendra la première gare CEVA à être mise en service, dès le changement d’horaire de décembre 2017. Les travaux de la Voie verte se poursuivent, avec comme objectif une mise en service à la fin de cette année également. La Voie verte est un espace de mobilité douce recouvrant le tracé CEVA. Cet espace libéré en surface suite à l’enfouissement de la ligne de chemin de fer sera rendu aux habitants sous forme d’un lieu de détente et de promenade équipé d’une piste cyclable et d’un cheminement piétonnier.
Le percement du tunnel de Champel
Après le percement du tunnel de Pinchat, le poussage du pont sur l’Arve, la jonction des tranchées suisse et française, ainsi que la pose des briques de verre des futures stations, le percement du tunnel de Champel représente un nouveau pas capital dans la réalisation de CEVA. Long de 1630 m, il a été creusé durant trois ans à partir de ses deux extrémités, à une profondeur comprise entre 10 et 30 m. Cet événement marque l’achèvement de l’excavation de l’ensemble du tracé souterrain de CEVA.
Le tunnel de Champel, dernier obstacle naturel sur le parcours CEVA, a été percé le 8 juin 2017.
(© CEVA - Crédits: CEVA et Groupe 13.76, O. Zimmermann et L. Fascini) |
Le but du projet
Le projet CEVA (acronyme de Cornavin-Eaux-Vives-Annemasse) a pour objectif de réaliser une infrastructure ferroviaire de 16 km pour relier le réseau suisse au réseau français. Côté suisse, le tracé majoritairement souterrain, qui s’étend sur 14 km, a nécessité la construction de deux nouveaux ponts (Arve et Seymaz), de deux tunnels et de plusieurs tranchées couvertes.
Cinq stations jalonnent le parcours. Il s’agit de Lancy–Pont-Rouge, seule station aérienne du tracé, de Carouge-Bachet, de Champel-Hôpital, de Genève–Eaux-Vives et de Chêne-Bourg. Des adaptations sont également prévues sur le tronçon existant allant de Cornavin à La Praille.
Le défi de la réalisation de ces ouvrages dans un environnement urbain dense, a conduit à privilégier des procédés favorables à la qualité de vie des habitants: technique de creuse des tranchées couvertes réduisant les impacts en surface, découpage en étapes lors du franchissement de carrefours majeurs, afin de garantir leur exploitation, etc.
Sur sol français, le tracé d’une longueur de 2 km comprend, outre une tranchée couverte entre la frontière et la gare d’Annemasse, d’importants travaux de modernisation de la gare elle-même et de la ligne du Chablais, qui sont financés par les partenaires français.
Dans le tunnel de Pinchat, les visiteurs, venus en nombre, ont découvert l’ampleur des travaux CEVA accomplis depuis 6 ans. (© CEVA - Crédits: CEVA et Groupe 13.76, O. Zimmermann et L. Fascini)
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La gouvernance
Le financement nécessaire à la réalisation de la partie suisse de CEVA est assuré à 56 % par la Confédération et à 44 % par le canton de Genève. La gouvernance du projet est organisée en co-maîtrise d’ouvrage entre les CFF et le canton de Genève. Toute décision concernant la réalisation de CEVA est prise par le comité de pilotage (COPIL), sorte de conseil d’administration du projet, réunissant des représentants du canton de Genève, de l’Office fédéral des transports et des CFF. La présidence est confiée au conseiller d’État en charge de la Direction générale du génie civil.
Sous le COPIL, le comité directeur (CODIR) supervise la partie opérationnelle des affaires. Celle-ci, tout comme la mise en œuvre des décisions du COPIL, est assurée par une équipe de projet ad hoc, composée de collaborateurs du canton de Genève et des CFF. La direction de cette équipe a été confiée aux CFF.
L’environnement
Sur le long terme, l’impact d’un projet tel que CEVA est tout à fait positif. En effet, le transport ferroviaire constitue une alternative efficace au transport par la route. Cependant, la construction d’un tel ouvrage peut avoir des impacts non négligeables sur l’environnement et générer des nuisances. C’est pourquoi ces questions sont gérées et traitées avec une grande attention.
Pour un projet de telle ampleur, une étude de l’impact sur l’environnement a été produite lors de la demande d’autorisation de construire, étude dans laquelle des mesures spéciales de protection sont décrites dans différents domaines environnementaux.
La mise en œuvre de ces mesures environnementales est d’une importance capitale pour que le projet respecte les prescriptions légales relatives à la protection de l’environnement. Pour assurer cette tâche, le projet a mis en place un suivi environnemental de la phase de réalisation, au sein duquel tous les spécialistes nécessaires sont représentés.
Concrètement, il s’agit d’un groupement de bureaux d’ingénieurs spécialistes en environnement qui, depuis 2009, préparent et surveillent toutes les mesures en environnementales pertinentes pour la construction, tout en veillant au respect des prescriptions et normes relatives à la protection de l’environnement.
La gestion des risques
Les risques sont établis sur la base de lagravité des dommages et de la probabilitéd’occurrence.La direction de projet identifie etanalyse les risques trimestriellement. Elledéveloppe ensuite une stratégie de réponseaux risques identifiés et les présenteaux organes décisionnels du projet.
Comme tout projet de cette ampleur, CEVA fait face à des risques en matière de coûts et de délais. En outre, à l’instar des chantiers souterrains, la géologie rencontrée au fur et à mesure de l’avancement des travaux joue un rôle prépondérant. CEVA ne fait pas exception à la règle.
Demain, le Léman Express
Les 16 km de rails actuellement en construction, qui relieront la gare de Genève-Cornavin à celle d’Annemasse, représentent bien plus que le maillon ferroviaire qui manquait entre ces deux gares. La réalisation de CEVA permettra la mise en service du Léman Express: 230 km de ligne reliant 45 gares suisses et françaises dans un rayon de 60 km autour de Genève et d’Annemasse.
Dès sa mise en service, ce réseau constituera l’épine dorsale des transports publics en assurant la première liaison rapide entre la rive gauche et la rive droite du lac Léman. Ce sera une nouvelle solution pour les habitants, reliant les centres urbains, avec de nouveaux aménagements autour des gares.
Projet CEVA
1201 Genève
Tél. 022 546 76 00
www.ceva.ch