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09 december 2014 |
La Revue POLYTECHNIQUE
Les revêtements nano ne libèrent presque plus de particules
Les matières textiles revêtues d’argent et donc antibactériennes jouissent d’une grande popularité auprès des sportifs et en médecine. Une équipe de l’Empa, qui a examiné comment différents revêtements d’argent réagissent dans la machine à laver, a fait une découverte intéressante: les matières textiles dotées de revêtements nano émettent moins de particules dans l’eau de lavage que les textiles à revêtement ordinaire.
La nano ne tient pas forcément toujours ses promesses. C’est du moins le cas pour les textiles à revêtement d’argent, explique Bernd Nowack, de la division Empa «Technologie et société». Lors de chaque lavage, une certaine quantité du revêtement d’argent se détache des matières textiles et finit dans les eaux usées. C’est cette eau que l’Empa a analysée.
Il s’est avéré que les textiles à couche nano n’émettent quasiment pas de particules nano, contrairement aux revêtements ordinaires, qui libèrent de nombreuses particules d’argent. Par ailleurs, les textiles à couche nano comportant des ions d’argent perdent généralement moins d’argent lors du lavage. Cela s’explique par le fait que, dans le cas des couches nano, les textiles ont bien moins d’argent et que ce dernier est libéré de manière plus dosée pour obtenir ses propriétés antibactériennes, que chez les revêtements conventionnels.
Le comportement des textiles avec ions d’argent
Cette conclusion surprenante change la donne, ainsi que la manutention des textiles avec ions d’argent. «Tous les textiles comportant des ions d’argent ont un comportement similaire – qu’ils soient à couche nano ou conventionnels», affirme Bernd Nowack. C’est pourquoi les textiles à couche nano avec ions d’argent ne devraient pas être règlementés plus strictement que les textiles avec ions d’argent conventionnels, ce dont on devrait tenir compte dans le cadre du débat actuel autour d’une éventuelle règlementation spéciale de l’argent nano.

L’impact sur l’environnement
Quels sont les effets des particules d’argent dans les eaux usées? Au contact de l’air et du soufre qu’il contient – bien qu’en faible quantité –, l’argent se transforme en sulfure d’argent. Le même processus a lieu dans les stations d’épuration. Le sulfure d’argent difficilement soluble se dépose au fond des bassins de décantation et est ensuite incinéré avec les boues d’épuration. Il ne reste donc presque rien de l’argent des eaux de lavage dans l’environnement. L’argent est relativement peu toxique et donc pas dangereux pour l’homme. Même si des particules d’argent se détachent des textiles lorsque l’on transpire beaucoup, celles-ci ne sont pas absorbées par une peau saine.


Quel produit de lavage pour quel revêtement
Dans une seconde étape, l’équipe de Bernd Nowack prévoit de laver des textiles comportant des ions d’argent avec différents produits de lavage ordinaires. Il s’est avéré que certains composants de produits de lavage peuvent modifier la forme de l’argent. Il est donc arrivé qu’avant le lavage, les chercheurs détectent des ions d’argent, donc de l’argent libéré dans les textiles, mais qu’après le lavage, ils découvrent de l’argent élémentaire, donc de l’argent nano métallique ou sous d’autres formes, telles que le chlorure d’argent (peu soluble). 

En fin de compte, les textiles comportant des ions d’argent se composent d’une multitude de formes d’argent en transformation et métamorphose constante. Et cela non seulement durant le lavage, comme le souligne Bernd Nowack. «Même lors du processus de fabrication et de l’application du revêtement, des influences extérieures peuvent avoir des conséquences sur la composition des particules d’argent dans la matière textile, avant même que le client ne puisse ranger le produit dans son armoire.»
Prof. Bernd Nowack
Tél.: 058 765 76 92
Bernd.nowack@empa.ch
