29 june 2012 |
Revue internationale de criminologie et de police technique et scientifique 02/2012
L’homicide au Venezuela: une tendance inquiétante
par Luis Bravo-Davila
Au Venezuela, les taux d’homicide se maintiennent, entre 1958 et 1988, dans les environs de 10 par 100’000 habitants, quelquefois plus bas. Ensuite, ces taux entreprennent de monter, une augmentation qui va en s’accélérant à partir de 1999. En 2010, le taux d’homicides du pays est devenu l’un des plus élevés au monde: 69 par 100’000 habitants. La capitale, Caracas, est particulièrement frappée ces dernières années, avec des taux de l’ordre de 100 par 100’000 habitants. Les principales manifestations contemporaines de l’homicide dans ce pays sont: les homicides associés au vol et à l’enlèvement, les règlements de compte, les meurtres de et par des policiers, les lynchages, les massacres à connotation politique, les assassinats par des tueurs à gages et les homicides en prison. Comment expliquer cette situation? Outre la pauvreté dans les barrios, on trouve comme facteurs une police inefficace, corrompue et politisée, les occupations sauvages de logements, la prolifération des armes à feu, la passivité du gouvernement vis-à-vis des crimes violents et un climat d’affrontement entre classes sociales attisé par le pouvoir politique. L’article se termine par des recommandations sur les moyens de faire reculer la fréquence des homicides.