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15 february 2013 | La Revue POLYTECHNIQUE 11/2012 | Économie

L’Indicateur export des PME – le creux de la vague est-il derrière nous?

Le climat d’exportation chez les PME suisses s’est stabilisé depuis le dernier trimestre. La plupart des branches tablent sur une hausse de leurs ventes au quatrième trimestre. Les perspectives concernant sur les marchés d’exportation se sont aussi améliorées. Même le franc fort crée moins d’inquiétude dans les entreprises. Voilà, en substance, les résultats du dernier Indicateur export des PME de l’Office suisse d’expansion commerciale (Osec) et du Credit Suisse.

Le baromètre des exportations du Credit Suisse, qui mesure la demande étrangère de produits suisses, indique -0,86, soit un peu mieux qu’au troisième trimestre (-0,92), une valeur qui se stabilise au-dessus du seuil de croissance (-1). Si les Perspectives export des PME de l’Office suisse d’expansion commerciale (Osec) ont perdu quelques points, passant de 60,2 à 55,2 entre le deuxième et le troisième trimestre 2012, elles amorcent aujourd’hui leur reprise, puisque l’indice remonte à 56,3. Cette valeur, calculée à partir du climat d’exportation auquel s’attendent les PME pour le quatrième trimestre 2012, se base sur des exportations effectivement réalisées au trimestre écoulé. Les Perspectives export des PME indiquent ainsi une légère hausse (par rapport au seuil de croissance fixé à 50 points sur une échelle de 0 à 100).

Les signes de stabilité sont confirmés par le fait que les PME suisses interrogées dans le cadre des Perspectives export sont, comme au trimestre précédent, toujours 34% à penser être en mesure d’accroître leurs exportations au trimestre à venir. Elles sont cependant 46% à tabler sur une stagnation de leurs ventes export et 20% à craindre un recul de celles-ci.
 
 
L’électronique, la branche la plus optimiste
Le tableau est beaucoup plus positif lorsque l’on observe les attentes des entreprises branche par branche. Si trois branches seulement (services, industrie de précision, pharma/chimie) sur les huit passées en revue prévoyaient une hausse au début du troisième trimestre 2012, elles sont cinq, au début du quatrième trimestre, à être optimistes: l’électrotechnique, d’abord, qui prévoit une nette croissance, les branches de la pharma/chimie, des biens de consommation, des services et du papier, ensuite, qui tablent cependant sur une hausse plus modérée. Les autres branches pronostiquent un recul au quatrième trimestre 2012. On retrouve aussi l’optimisme affiché par les entreprises de l’électrotechnique dans le Baromètre export du Credit suisse. Quant aux attentes de l’industrie de précision, elles sont aussi positives. Par contre, elles sont nettement plus sombres dans l’industrie du papier et de la métallurgie.
Les entreprises qui selon l’Osec tablent sur une hausse de leurs exportations ces prochains mois donnent pour motif de leur optimisme un marketing renforcé (51% des réponses fournies contre 43% au trimestre précédent; il était possible de donner plusieurs réponses) et l’innovation produits (pour 46% des PME, contre 49% au trimestre précédent). Le facteur «détente de l’environnement économique» a encore perdu en importance puisqu’il compte pour 13% dans les réponses des entreprises, contre 19% au trimestre précédent et 25% au début du 2e trimestre 2012.
Quant aux PME qui craignent un recul de leurs exportations, elles citent le repli conjoncturel comme première cause de leurs maux avec la même vigueur qu’avant: 56% d’entre elles invoquent ce facteur négatif. D’autres facteurs sont évoqués, comme la pression de la concurrence, qui revient dans 50% des réponses, ainsi que les baisses de prix, un facteur que l’on retrouve dans 36% des réponses.
 
 
Moins d’inquiétudes liées au franc fort
La situation monétaire est un peu moins tendue: au début du quatrième trimestre 2012, 64 % des PME interrogées tablaient sur un ralentissement de leur croissance é l’exportation en raison du franc fort, contre 70 % au début du dernier trimestre. La branche des services s’est montrée plutôt résistante, puisque seulement 41 % des entreprises interrogées craignaient l’influence négative du franc fort. Les branches les plus sensibles à l’évolution de la monnaie sont la métallurgie et la construction mécanique: dans ces branches, 80 %, respectivement 57 % des PME craignent un effet négatif des cours de change sur leurs ventes.
En ce qui concerne les bénéfices, 79 % des PME interrogées craignent que la cherté du franc mette à mal leurs marges. Elles étaient 81 % à le déplorer au dernier trimestre. La pression sur les marges est considérée de façon particulièrement problématique dans la métallurgie (100 %), dans l’industrie de précision (91 %) et dans l’électrotechnique (89 %). En revanche, 21 % de PME ne redoutent pas de pression sur les marges, au motif qu’elles ont la possibilité d’augmenter leurs prix de vente ou d’effectuer des opérations de couverture.
 
 
Opportunités de croissance aux Etats-Unis et dans les pays émergents
Selon le baromètre des exportations du Credit Suisse, les PME exportatrices suisses voient leurs meilleures opportunités de croissance dans les pays émergents, en particulier en Inde, en Russie et en Turquie, tandis que les perspectives se dégradent selon elles en Chine. Les Etats-Unis font également partie des pays où s’ouvrent de nouvelles perspectives de croissance.
En dépit des difficultés liées au franc fort et à la crise de l’euro, l’Europe reste, de loin, le premier débouché des exportateurs suisses. Parmi les PME suisses interrogées par l’Osec, 91 % entendent exporter en Europe au cours des six prochains mois, contre 94 % au trimestre précédent (plusieurs réponses étaient possibles).
Le principal marché d’exportation européen reste l’Allemagne, où 80 % des PME suisses comptent vendre des produits ou des services (79 % au trimestre précédent). Suivent la France (51 % contre 56 % au trimestre précédent), l’Autriche (47 % contre 52 %) et l’Italie (40 % contre 49 %). L’Allemagne a donc conservé sa place de leader, contrairement aux autres pays voisins qui ont peu ou prou perdu la cote.
L’Asie, la deuxième destination d’exportation de la Suisse, a suscité un regain d’intérêt. Plus de 54 % des PME suisses ont l’intention d’exporter au cours des six prochains mois en Asie/Pacifique (trimestre précédent 51 %). La destination préférée reste la Chine (34 %). Viennent ensuite l’Inde (27 %) et le Japon (22 %). Plus de 44 % des PME comptent aussi écouler leurs produits et services en Amérique du Nord (contre 42 % au trimestre précédent), 34 % au Proche-Orient et en Afrique (contre 28 %) et 20 % en Amérique du Sud (contre 23 %).
 
 
La méthodologie du Baromètre des exportations du Credit Suisse
Le baromètre des exportations du Credit Suisse explore le rapport entre les exportations suisses et la demande des marchés étrangers. Le baromètre se compose d’importants indicateurs avancés dans 28 débouchés de la Suisse. Ces indicateurs donnent généralement des prévisions à un ou deux trimestres. Ces valeurs sont ensuite pondérées avec la part d’exportation de chaque pays. Le baromètre des exportations condense ces informations en un indicateur unique. Puisqu’il s’agit de données standardisées, le baromètre indique des moyennes, elles aussi standardisées. La valeur zéro correspond à la croissance moyenne à long terme des exportations suisses: 4,8 % depuis 1985. Le seuil de croissance se situe en dessous, à -1.
La figure 1 souligne le caractère prospectif du baromètre des exportations du Credit Suisse: la corrélation entre la croissance de l’export (moyenne pondérée sur 6 mois) et le baromètre avec une prospective à un trimestre se monte à un bon 0,82. Outre le pronostic pour l’ensemble des exportations, le baromètre permet aussi de faire des prévisions pour certaines branches ou régions.
 
(Informations complémentaires: www.credit-suisse.com/research).
 
À propos de la banque Credit Suisse AG
La banque Credit Suisse AG est un prestataire de services financiers sur le plan international. Elle fournit à ses clients son expertise combinée dans les domaines du private banking, de l’investment banking, ainsi que de l’asset management. Il propose des services de conseil, des solutions globales et des produits novateurs aux entreprises, aux clients institutionnels et aux particuliers high-net-worth du monde entier, ainsi qu’aux clients retail en Suisse. Cette banque, dont le siège est à Zurich, est présent dans plus de 50 pays et emploie quelque 48’200 personnes.

 

La méthodologie des Perspectives export des PME de l’Osec
Le concept de base de cet indicateur est très simple: les PME ont juste à indiquer si elles tablent, pour le trimestre en cours et le trimestre à venir, sur une hausse, une stagnation ou une baisse de leurs exportations. Pour donner son caractère prospectif à l’indicateur, le facteur «exportations attendues» pour le trimestre à venir est pondéré à 60 %, tandis que les «exportations réelles» du trimestre en cours pèsent 40 %. Les Perspectives export des PME donnent des valeurs entre 0 et 100; les valeurs comprises entre 0 et 50 indiquent un recul attendu des exportations, les valeurs comprissent entre 50 et 100 montrent une prévision de croissance des exportations.
Les Perspectives export des PME sont tirées de sondages trimestriels réalisés auprès d’un panel fixe de plus de 200 PME suisses. Elles sont issues des branches de la pharma/chimie, de la construction mécanique, des biens de consommation, de la métallurgie, du papier, de l’électrotechnique, de l’industrie de précision, ainsi que des services. Les entreprises doivent livrer des informations complémentaires, comme les raisons du changement de volume à l’exportation, les marchés où elles exportent, etc. Ces données permettent d’obtenir un tableau représentatif des activités exportatrices des PME suisses.
 
(Informations complémentaires: www.osec.ch/exportindikator).

À propos de l’organisation Osec
L’organisation Osec (Office suisse d’expansion commerciale) informe les PME suisses et liechtensteinoises, les conseille et les accompagne dans leur développement international. Elle travaille en réseau avec des entreprises, des prestataires spécialisés et des associations privées et publiques dans le monde entier, afin de promouvoir avec efficacité leurs activités économiques à l’étranger. Cette organisation se charge aussi d’assurer la promotion de la place suisse sur le plan national et d’encourager les importations en faveur de certains pays en développement et en transition.