24 october 2014 |
La Revue POLYTECHNIQUE
Mimotec veut doubler son chiffre d’affaires d’ici cinq ans
Etablie à Sion, cette entreprise finaliste du Prix SVC Suisse romande 2014, entend doubler sa taille ces prochaines années, comme elle l’a d’ailleurs fait entre 2010 et 2013. Son patron, Hubert Lorenz, table sur l’innovation pour s’assurer de nouvelles parts de marché auprès de sa clientèle horlogère. Il a également développé une nouvelle solution pour attaquer le marché de la contrefaçon.
L’entreprise fait preuve d’une grande souplesse d’adaptation, imputable à l’application du procédé UV-LIGA (lithographie galvanoplastie, électroformage). Le fil conducteur est direct entre la CAO (dessin assisté par ordinateur) et l’objet réalisé. En prototypage traditionnel, vous avez des machines de décolletage, des presses à emboutir, des centres d’usinage et des machines d’électro-érosion, etc., bref d’immenses investissements. Avec le LIGA, il s’agit un atelier de mécanique universel dans lequel il est possible de fabriquer l’ensemble des pièces plates d’un mouvement de montre de toutes formes, qu’il s’agisse par exemple d’un ressort, d’une platine, d’une roue d’échappement, etc. Le processus étant totalement industrialisé, il est possible de réaliser aussi bien un prototype qu’une petite, moyenne ou grande série de composants.
Juste une anecdote: sur les toilettes visiteurs de l’usine, ainsi que le signalait notre confrère «Le Temps» dans un article récemment paru, des dessins de pièces de garde-temps donnent le ton: les microcomposants fabriqués ici sont essentiellement destinés à l’horlogerie. Cela représente plus de 95% du chiffre d’affaires, mais le portefeuille est en revanche très large puisque l’entreprise recense plus de 100 clients horlogers. Ainsi, ce sont chaque année 3 millions d’unités, avec des précisions générales de fabrication de l’ordre de deux microns, qui partent de Sion pour garnir les stocks des maisons horlogères en Suisse et ailleurs.
Mimotec, a uni ses forces à celles de la manufacture locloise Ulysse Nardin pour former une co-entreprise en 2006, appelée Sigatec. Hébergée dans le bâtiment de Mimotec, cette société fabrique des composants de montres en silicium par gravure au plasma et occupe déjà une quinzaine de personnes. Ajoutons que même si cela ne représente encore qu’une petite portion de son chiffre d’affaires, Mimotec fabrique également des pointes de test pour la micro-électronique et des composants pour des endoscopes destinée à l’industrie médicale. L’un des objectifs de la PME, détenue majoritairement par Hubert Lorenz, est de doubler le chiffre d’affaires dans les cinq ans.
Par souci de diversification toutefois, Mimotec s’est récemment lancée dans le marché convoité de la lutte pour la prévention de la contrefaçon. «Nous avons développé une solution d’authentification des objets associant plusieurs techniques en collaboration avec la Haute Ecole Arc», précise à ce sujet Hubert Lorenz. Le principe d’authentification consiste à pointer un laser sur une surface nano-diffractive; un motif prédéfini (une marque, un logo, etc.) apparaît alors sur le mur ou un écran par exemple. «Nous avons notamment collaboré avec Carl F. Bucherer pour une authentification simplifiée des montres en premier lieu, mais nous visons également d’autres marchés, comme les lunettes, les sacs, les cosmétiques...» conclut le directeur général.
http://www.mimotec,ch