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20 march 2018 | La Revue POLYTECHNIQUE

Rétrospective (3/2018) – La Revue en 1928

Durée du travail dans les fabriques
Nos expériences au sujet de la semaine de 48 heures sont un peu plus complètes qu’il y a deux ans. Plus nous avançons dans le temps, mieux se fait sentir l’adaptation de notre industrie à la nouveauté que représentait, pour elle, la réduction brusque de la durée du travail. Pour qui se rappelle que les dispositions de la loi de 1877 n’étaient pas encore respectées de chacun et que l’on pouvait travailler 11 heures par jour et 9 heures le samedi, doit se dire que la situation actuelle représente un progrès énorme et inespéré pour la classe ouvrière.
On a cessé généralement de considérer que l’ouvrier devait normalement travailler jusqu’à ce que fatigue s’en suive; et l’on en vient peu à peu à cette notion plus humanitaire que l’ouvrier, une fois son travail journalier terminé, doit pouvoir jouir d’un peu de liberté, s’occuper de sa famille, donner quelques heures à la vie de société, s’intéresser aux manifestations de l’esprit; en un mot disposer, à côté de son travail, dont il ne doit pas sortir harassé, de loisirs qu’il apprend aujourd’hui à utiliser de façon intelligente.

Les causes et les effets de la crise économique
Le capital productif, par quoi nous entendons ici - abstraction faite des travailleurs - les outils, les machines, les immeubles, etc., est périssable. Il faut, chaque année, de grands efforts pour le maintenir dans son intégrité. Or, ce travail de reconstruction de l’outillage technique, les uns l’ont fortement négligé pendant la période des hostilités et de l’après-guerre où l'usure a été particulièrement grande; d’autres, au contraire, en ont fortement exagéré l’extension, parce qu’ils escomptaient une reprise des affaires immédiate et fructueuse. L’extension outrancière du machinisme est un des facteurs les plus sensibles de la crise et ses effets ont été désastreux. A la fois cause et effet, il a favorisé la sur-industrialisation et la surproduction. Dans ce domaine, tout n’a pas été fait pour tempérer dans la mesure du possible l’intensité de la crise inévitable de l’après-guerre.

Locomotive à haute pression
Après plusieurs années de recherches et d’études, la Fabrique Suisse de Locomotives et de Machines de Winterthur a mis au point une locomotive à haute pression dont la chaudière travaille sous une pression de 60 atm. La vapeur agit sur 3 cylindres à grande vitesse et à simple expression. L’énergie est transmise aux bielles principales par l’intermédiaire d’un train d’engrenages. Les cylindres sont invisibles de l’extérieur et la partie inférieure de la machine ressemble à celle d’une locomotive électrique.
Des essais comparatifs concernant la consommation en charbon et en eau par rapport à une locomotive de même puissance mais à 12 kilos de pression, montrent un avantage considérable en faveur de la nouvelle locomotive. En effet, l’économie de charbon atteint 35 à 40% et celle de l’eau de 47 à 55 %.