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26 june 2014 | La Revue POLYTECHNIQUE

Rétrospective (5/2014) – La Revue en 1944

Le transformateur de dégel
On sait qu’un arrêté de l’Office de guerre pour l’industrie et le travail interdit l’emploi des combustibles liquides pour le dégel des conduites d’eau et que la lampe à souder n’est plus autorisée à cet effet. Or, le peu de charbon dont nous disposons, qui rend le chauffage des locaux de plus en plus difficile, augmente encore le risque de gel.
On peut y remédier grâce au transformateur de dégel. Il s’agit d’un appareil facilement transportable et qui permet de dégeler, sans risque et sans détériorer les parois, des conduites d’eau de trois à vingt mètres de longueur, même lorsqu’elles sont noyées. Quant à la durée de l’opération, elle dépend du degré de congélation, de la température ambiante et des dimensions de la conduite d’eau gelée. Le dégel à l’électricité présente en outre l’avantage de ne pas provoquer de surchauffements locaux, la chaleur produite électriquement se répartissant régulièrement tout le long de la tuyauterie. Exécuté et surveillé par un professionnel, l’électricité supprime donc tout danger d’incendie.
 
L’usine lunaire
Parmi les études faites en vue de remplacer par de nouvelles sources d’énergie celle fournie par le charbon et les huiles lourdes dont les gisements s’épuisent à un rythme accéléré, on peut citer le projet d’une usine électrique «marémotrice» qui, sans la guerre, aurait probablement vu le jour. Elle devait être édifiée en Bretagne et tirer parti du travail considérable susceptible d’être obtenu grâce aux marées: il s’agit de la «houille bleue», qui vient s’ajouter à la noire et à la blanche.
C’est un ingénieur suisse qui a étudié cette question et mis sur pied l’important projet d’une usine basée sur un principe tout nouveau qui sera certainement appliqué tôt ou tard. Quant à la réalisation technique d’une usine de ce genre, elle pose des problèmes compliqués du fait, notamment, de l’extrême variabilité de la marée qui change de sens quatre fois par jour et de son amplitude qui varie non seulement au cours d’une journée, mais selon les mois et les saisons.
 
Le premier électrobus de Suisse
De prime abord, on eut pu s’attendre à ce que le manque d’essence fit disparaître du trafic routier tous les véhicules à moteur, mais tel ne fut pas le cas: de nouveaux venus circulent aujourd’hui sur nos routes. Qui ne s’est pas encore arrêté pour voir passer un camion avec son générateur à gaz de bois ou une limousine à acétylène ? Il y a toutefois un nouvel usager de la route, dont l’apparition s’est faite sans beaucoup de bruit et quasi à l’insu du public: c’est l’électromobile. Qui se doute que l’élégante limousine qui passe silencieusement, ne fonctionne ni à l’essence, ni à l’acétylène, mais est alimentée par une batterie d’accumulateurs ? La maison Brown Boveri, à elle seule, a livré plus de 160 équipements pour l’électromobile en une année et demie.