30 may 2018 |
La Revue POLYTECHNIQUE
Rétrospective (5/2018) – La Revue en 1948
La nécessité de traiter l’homme humainement
Quand l’homme eut découvert qu’en augmentant le rendement du travail il augmentait le bien-être matériel du monde tout en accordant des bénéfices plus larges, patrons, ingénieurs et organisateurs se sont précipités sur cette tâche: «Augmenter le rendement». La déformation professionnelle, due ellemême à la formation scolaire technique et matérialiste, a fait que les premiers facteurs considérés ont été: des machines toujours plus perfectionnées et rapides, des organigrammes savamment combinés, des comptabilités d’usine permettant de se rendre immédiatement compte des branches qui rapportent et de celles qui coûtent.
Les résultats de tous ces efforts ont été considérables; loin de nous l’idée de vouloir les minimiser; mais qu’est devenu l’homme dans toute cette orgie de production? Des souffrances, des injustices, des mauvais traitements ont créé une dépression, une crainte, une haine collective, d’abord latente et inconsciente. Les grandes crises de chômage ont réveillé les ouvriers qui s’étaient confiés jusqu’alors au paternalisme patronal. Le terrain était préparé pour la prise de conscience de l’âme collective ouvrière. Il suffit de la philosophie de Karl Marx, de l’organisation syndicale pour faire naître une ère nouvelle entre ouvriers et patrons.
L’enregistrement sonore sur fil d’acier
L’enregistrement des sons sur fil d’acier est connu depuis longtemps déjà et fut notamment employé pendant la guerre par notre police pour la surveillance des conversations téléphoniques des personnes douteuses dont notre pays était envahi. Les Allemands avaient fait dans ce domaine de très grands progrès, mais les Américains ont réussi à réduire actuellement les dimensions et le prix de ces appareils.
Un fil d’acier trempé d’un diamètre de 0,1 mm permet, grâce à un système électromagnétique, d’enregistrer tous les sons audibles et de les reproduire avec fidélité immédiatement, sans traitement mécanique ou chimique préalable. Après bien des recherches et la guerre aidant, on est arrivé à mettre au point des appareils présentés sous forme d’une petite valise contenant en un seul bloc, tout l’appareillage nécessaire à l’enregistrement et à la reproduction sonore sur fil d’acier.
Usines électriques en construction
La diminution de production d’énergie électrique causée par la sécheresse et qui a eu pour résultat les restrictions de courant, pourrait laisser croire que la vigilance des responsables de notre économie de l’électricité a été mis en défaut. Or il n’en est rien. Au cours de l’été 1947, 6000 maçons, terrassiers et tailleurs de pierre travaillaient sur les chantiers, tandis que des centaines de techniciens, de monteurs et d’ouvriers poursuivaient dans les ateliers la construction des machines, des transformateurs, des câbles et de l’appareillage nécessaire. Les réalisations en cours mettront à notre disposition vers la fin de 1948, une nouvelle tranche de 350 millions de kWh.