Rétrospective (6-7/2016) – La Revue en 1956

Les centrales atomiques concurrenceront-elles les usines hydroélectriques ?

On parle beaucoup, depuis quelque temps, d’une possible concurrence entre les centrales atomiques d’une part et les usines hydroélectriques d’autre part. Qu’en est-il exactement ? Et l’énergie atomique de demain représente-t-elle un risque pour les grandes constructions qui sont actuellement en voie de réalisation, dans le but de produire en plus grande quantité de l’énergie électrique ?

Il n’est pas douteux, disons-le d’emblée, que les récentes découvertes en matière d’énergie nucléaire posent au monde entier des problèmes d’une portée considérable. Problème d’une application pacifique tout d’abord, car s’en tenir au domaine militaire ferait courir à l’humanité les pires dangers; et il est clair que les présentes découvertes doivent servir, non pas à détruire le monde, mais à le faire progresser.

Problème ensuite de l’intégration des puissances nouvelles dans le circuit énergétique: comment utiliser dans la pratique l’énergie atomique et comment faire en sorte que la radioactivité devienne radicalement inoffensive ?

 

26^e Salon de l’Automobile à Genève

La totalité du rez-de-chaussée du Grand Palais est occupée par les voitures de tourisme. Parmi les nouveautés, signalons la nouvelle création des usines Renault, la «Dauphine», dont le Salon de Genève a été choisi pour son parrainage international. C’est une voiture d’une sobre élégance, qui est un compromis entre la 4 CV bien connue et la Frégate. La vogue du moteur arrière se retrouve dans ce modèle dont on nous indique 6,5 litres aux 100 km, 845 cm³ de cylindrée avec un régime maximum de 4250 tours/min. La visibilité est très bonne, mais la carrosserie nous paraît un peu fragile, du reste comme la plupart des petites cylindrées qui veulent emprunter l’habit de leur grande sœur, l’Américaine. Autre détail de ce modèle, intéressant à bien des points de vue: la roue de secours est logée sous le coffre à bagages, à l’avant, permettant ainsi de conserver tout l’espace libre du coffre pour les bagages.

 

Cinq kilomètres de fils dans un robot

Après avoir connu un remarquable essor en Occident, la technique des machines à calculer semble progresser notablement en U.R.S.S., ce qui, après tout, n’est pas étonnant, puisque le mot «robot» est dérivé d’un verbe russe qui signifie «travailler». On y aurait mis récemment au point toute une série de machines analytiques à calculer de 80 colonnes. Le tabulateur «T5», automate électromécanique servant à additionner, à soustraire et à indiquer aussi bien les sommes partielles que générales ou totales, est sans doute le plus extraordinaire élément de cette série. C’est ainsi que ce tabulateur se compose de plusieurs dizaines de milliers de pièces diverses, et qu’il contient des fils électriques d’une longueur totale de cinq kilomètres environ !