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25 january 2012 | La Revue POLYTECHNIQUE

Trente fois plus d’accidents à cause de la pluie verglaçante

Le verglas entraîne une augmentation massive des accidents, comme l’indique une statistique de la Suva après l’épisode des pluies verglaçantes du 6 janvier 2011. Dans les cantons les plus touchés, les accidents ont été multipliés par 30.
Entre 5 et 8 heures du matin, on dénombre environ 70 accidents par jour ouvrable au mois de janvier. Le jeudi 6 janvier 2011, en revanche, la Suva a enregistré près de 500 accidents dans la même tranche horaire. La raison: des rues transformées en véritables patinoires. Le nombre total de blessés est toutefois certainement beaucoup plus élevé, car ces chiffres ne comprennent que les accidents des salariés assurés à titre obligatoire contre les accidents auprès de la Suva (assurés LAA). Autre point important: la statistique comprend uniquement les accidents ayant nécessité une visite médicale.

Différences météorologiques régionales
Malgré les prévisions des météorologues, la pluie verglaçante a surpris beaucoup de gens. «Les cantons situés au pied du Jura entre Berne et Schaffhouse ont été plus violemment touchés que les autres régions de Suisse», précise Peter Andermatt, du secteur statistique de la Suva. Dans les cantons de Soleure, Argovie et Schaffhouse, il y a eu trente fois plus de déclarations d’accident que d’habitude. Dans les cantons de Berne et de Zurich, qui n’ont été que partiellement touchés par la pluie verglaçante, il y en a eu dix fois plus.
Dans les cantons de Bâle, Fribourg et Thurgovie, le nombre d’accidents a quintuplé (cf. graphique). Il n’y a pas eu de variation notable dans les autres cantons. La pluie verglaçante n’est pas un phénomène exceptionnel. Au matin du 19 janvier 2009, le verglas avait également causé près de 500 accidents. Les épisodes de pluie verglaçante sont généralement très limités dans le temps. La grande majorité des accidents enregistrés le 6 janvier dernier se sont produits entre 5 et 8 heures du matin. En termes de prévention, il aurait donc été préférable de se rendre plus tard au travail. Cela aurait permis d’éviter des accidents et de faire des économies, qui auraient pu être reversées aux assurés sous la forme de primes plus basses.

Explications météorologiques
Selon MétéoSuisse, les pluies verglaçantes constituent un événement relativement rare en Suisse. Il n’existe pourtant pas de statistiques en Suisse à ce sujet, car ce phénomène n’est pas enregistré en tant que tel dans les bases de données. Par contre on peut affirmer sans se tromper que ces pluies givrantes sont rares dans nos régions, et en Europe en général. En Amérique du nord par contre, les pluies verglaçantes sont nettement plus fréquentes et peuvent prendre des proportions dramatiques.
 

La pluie (ou la bruine) peut parfois devenir verglaçante si, lors de la chute des hydrométéores dans l’atmosphère, les gouttelettes traversent une couche d’air où la température est supérieure à 0 °C et, qu’en plus, elles arrivent sur un sol dont la température est sous le point de congélation. A ce moment, la pluie ou même quelquefois, de la neige à moitié fondue, gèle au contact du sol ou des objets. La pluie, en gelant, forme une pellicule de glace transparente et cassante, alors que la neige molle forme en gelant de petites pastilles molles et laiteuses.
Ce type de glaces présente un danger, car il est extrêmement difficile de conduire ou même de marcher dans ces conditions. Les pluies verglaçantes ont des effets très désagréables sur la circulation, mais leur principal danger est la formation de glace sur les avions et les navires. Si un avion traverse un nuage très froid, la glace va se former sur son fuselage, ce qui réduit d’autant sa vitesse et son aérodynamisme.