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20 june 2018 | La Revue POLYTECHNIQUE

Un centre de données sous-marin

Début juin, l’entreprise française Naval Group, spécialisée dans l’ingénierie, la fabrication et la maintenance de navires et de sous-marins militaires a immergé au large de l’Écosse, pour le compte de Microsoft et en première mondiale, un centre de données sous-marin auto-suffisant en énergie. Conduit par un camion jusqu’en Écosse, la dépose du centre de données jusqu’aux fonds marins aura nécessité dix treuils, une grue, une barge portique ainsi qu’un véhicule télécommandé. Le module qui protège le coffre-fort virtuel repose sur une base triangulaire à 100 m de profondeur. Il sera testé en conditions réelles avec de vrais clients pendant au moins un an. Il a été conçu pour rester immergé pendant au moins cinq ans.
Comprenant pas moins de 864 serveurs étalés sur douze racks, l’installation faisant la taille d’un conteneur a été testée et assemblée en France. Installée à l’European Marine Energy Centre (EMEC) basé sur l’Ile d’Orkney, dans le nord de l’Écosse, elle puise son énergie de diverses manières. Tandis que des turbines marémotrices expérimentales et des convertisseurs d’énergie houlomotrice produisent de l’électricité à partir du mouvement de l’eau de mer, des éoliennes ainsi que des panneaux solaires présents au sol fournissent l’électricité nécessaire aux 10’000 habitants de l’île, dont une partie est envoyée au centre de données via un câble sous-marin.
Les centres de données sous-marins présentent également un intérêt financier, puisqu’une grande partie du coût de fabrication provient du système de refroidissement. Et les fonds marins étant toujours froids, l’accès au refroidissement s’en trouve facilité.