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06 february 2017 | La Revue POLYTECHNIQUE

Un projet européen pour traquer les nanoparticules

Le projet européen SMART-NANO livre de nouveaux outils pour déceler et identifier les nanoparticules dans les produits de grande consommation. Coordonnés par le CSEM, les travaux des huit partenaires du consortium permettent de simplifier considérablement les méthodes d’analyse des produits cosmétiques ou alimentaires.
Depuis 2013, la législation européenne exige des fabricants qu’ils mentionnent sur l’emballage de leurs produits la présence de nanoparticules, ainsi que leur nature. Pour vérifier que ces exigences légales sont respectées, il faut des outils simples et efficaces. Pas facile lorsque l’on cherche des éléments minuscules bien cachés dans les produits cosmétiques ou alimentaires. C’est dans ce but que le projet européen SMART-NANO a étéÌ lancé il y a 4 ans. Il fournit aujourd’hui de nouvelles méthodes d’analyse prometteuses.

 
Le laboratoire du CSEM Landquart est équipéÌ pour l’analyse des nanoparticules.
 

 
La crème solaire pour cobaye
La crème solaire, souvent pointée du doigt en raison des hautes concentrations de nanoparticules qu’elle comporte, a étéÌ choisie pour les premiers tests. Le Centre suisse d’électronique et de microtechnique (CSEM) et ses sept partenaires ont eu la possibilitéÌ de travailler sur un onguent spécialement conçu pour les tests, ce qui offrait l’avantage de la fiabilité des résultats obtenus avant de tester les méthodes d’analyse sur des produits commerciaux. «Les méthodes analytiques que nous avons développées dans le projet se sont révéléÌ plus efficaces que les méthodes existantes, tout en étant plus simples, plus rapides et moins coûteuses», se félicite David Müller, doctorant au CSEM.
 
Le nouveau canal de mesure (au centre) est plus petit et donc plus économe que ce qu’on trouve sur le marché (en haut). Pour accélérer les mesures, un système comportant des canaux jetables (en bas) a étéÌ mis au point.
 

 
Mieux comprendre les nanoparticules et leur toxicitéÌ
«Ces nouvelles méthodes d’analyse permettent aux consommateurs de recevoir une information fiable et abordable sur la présence des nanoparticules dans les produits qu’ils achètent», déclare Stefano Cattaneo, chef de projet au CSEM Landquart, l’antenne grisonne du CSEM. «Elles représentent aussi un outil précieux pour les industriels, toujours plus conscients de l’attention qu’ils doivent porter à ce problème, suivi de près par les autorités sanitaires», ajoute-t-il.
L’Union européenne ne compte d’ailleurs pas s’arrêter en si bon chemin. Le projet ACE Nano, dans lequel le CSEM est également impliqué, est sur le point de débuter. Il va s’intéresser au lien entre les propriétés physico-chimiques des nanoparticules et leur toxicitéÌ.
 
Le projet SMART-NANO
Inscrit dans le programme de recherche FP7 de la Commission européenne, le projet SMART-NANO a bénéficié d’un soutien financier de 3,5 milliards d’euros. Le consortium a travaillé sur ce projet durant 48 mois, le temps nécessaire au développement d’une plate-forme technologique financièrement avantageuse, proposant une solution complète pour la détection, l’identification et la mesure de nanoparticules artificielles dans des matrices complexes.
Le projet a étéÌ dirigé par Stefano Cattaneo du CSEM. Il a réuni huit partenaires européens: CSEM SA, JRC-Joint Research Centre – Commission européenne (Italie), FeyeCon Development & Implementation BV (Pays-Bas), Postnova Analytics GmbH (Allemagne), Avid Nano Ltd (Royaume-Uni), AHAVA Dead Sea Laboratories Ltd (Israël), RuÄ‘er BosÌŒkovicÌ Institute (Croatie), et ABICH Srl (Italie).
 
 

À propos du CSEM
Le CSEM est un centre suisse de recherche et de développement (partenariat public-privé) spécialiséÌ dans les microtechnologies, les nanotechnologies, la microélectronique, l’ingénierie des systèmes, le photovoltaïque et les technologies d’information et de communication. Il compte plus de 450 collaborateurs hautement qualifiés, répartis entre les sites de Neuchâtel, d’Alpnach (OW), de Muttenz (BL), de Landquart (GR) et de Zurich.
 
 

CSEM SA
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Tél.: 032 720 51 11
www.csem.ch