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16 august 2017 | La Revue POLYTECHNIQUE

Une nouvelle planète pouvant héberger la vie

Une équipe internationale d’astronomes, à laquelle participent des chercheurs de l’Université de Genève et du Pôle de recherche national PlanetS, a découvert une planète rocheuse dans la zone habitable d’une petite étoile. Sa masse la rend particulièrement intéressante, puisqu’elle lui permettrait de retenir une atmosphère et de rendre ainsi possible l’émergence de la vie.
La nouvelle planète découverte dans la constellation de la Baleine est 1,4 fois plus grande et sept fois plus massive que la Terre; elle orbite en 25 jours autour de la naine rouge LHS 1140, dans la constellation de la Baleine. C’est l’instrument MEarth (MstarEarth) de Cambridge qui a fait cette découverte, en détectant la mini éclipse (transit) provoquée par le passage de la planète devant son étoile, ce qui permet aussi d’en calculer le rayon. Pour connaître la masse de la planète et en déduire sa densité, les auteurs ont utilisé l’instrument HARPS (High Accuracy Radial velocity Planet Searcher) de l’Observatoire européen austral (ESO) installé au Chili.

 
C’est l’instrument HARPS, développé à Genève, qui a permis de mesurer la masse de cette planète, représentée ici par une vue d’artiste.
 
 

Une découverte remarquable
Cette découverte est remarquable à plus d’un titre. Premièrement, par la nature même ce cette planète: elle est rocheuse, se situe dans la zone habitable de son étoile et est assez massive pour retenir une éventuelle atmosphère sans laquelle la vie ne pourrait se développer. Deuxièmement, parce qu’elle orbite autour d’une étoile froide, ce qui montre une fois de plus que la quête des exoplanètes ne se limite pas aux étoiles de type solaire, comme on l’avait déjà vérifié avec Proxima b et Trappist-1, qui sont elles aussi de petites étoiles froides. Troisièmement, parce que la mesure de sa masse par le télescope HARPS prouve à nouveau l’efficacité de cet instrument conçu à Genève et qui reste à ce jour le meilleur au monde, comme le rappelle Stéphane Udry, professeur au Département d’astronomie de la Faculté des sciences de l’UNIGE.
Cette planète sera à n’en pas douter une cible de choix pour les futurs télescopes géants actuellement en construction. Eux seuls seront en mesure de détecter l’atmosphère de cette planète si elle existe, et d’en faire l’analyse chimique pour éventuellement découvrir la présence de bioéléments tels que l’oxygène ou la vapeur d’eau.
 
Stéphane Udry
Tél.: 022 379 24 67
UNIVERSITÉ DE GENÈVE
www.unige.ch