Avancées et découvertes d’une année particulière (éditorial 1/2021)

Bien que l’année qui vient de s’achever ait indiscutablement été marquée par la pandémie, n’occultons pas certaines avancées et découvertes scientifiques remarquables qui l’ont jalonnée. En voici quelques-unes.

La source des mystérieux sursauts radio rapides, d’une énergie colossale, émis en quelques millisecondes, a enfin été identifiée. Ils proviennent d’un magnétar, une étoile à neutrons située à trois milliards d’années-lumière, bien au-delà des confins de la Voie lactée.

Des chercheurs de l’université de Rochester sont parvenus à synthétiser un matériau qui est supraconducteur à la température de 15 ° C. Seul bémol, ce sulfure d’hydrogène carboné n’est stable qu’à une pression de 275 milliards de pascals, proche de celles régnant au centre de la Terre.

La collaboration Borexino du Laboratoire national de Gran Sasso a annoncé avoir effectué la première observation de neutrinos issus du cycle carbone-azote-oxygène, l’un des mécanismes de production d’énergie du Soleil.

En 2020 également, a débuté l’assemblage du réacteur de fusion nucléaire ITER, un enjeu majeur pour l’énergie du futur. D’autres projets dans le monde développent cette technologie, comme le laser National Ignition Facility du laboratoire Lawrence Livermore, le stellarateur Wendelstein à Greifswald, le réacteur SPARC du MIT ou encore le projet de fusion par confinement inertiel magnétique des Laboratoires Sandia à Albuquerque.

Sans oublier, bien sûr, la mise au point tant attendue du premier vaccin contre le Sars-CoV-2 dont – n’en déplaise aux complotistes de tout bord – l’extraordinaire accélération du développement n’est pas due à une conspiration occulte de Big Pharma, de Bill Gates, des francs-maçons ou des Juifs, mais bien à un engagement sans précédent des forces vives du monde entier.

Tout d’abord, il n’a fallu que trois jours pour séquencer le génome du virus, au lieu de plusieurs mois il y a quelques années. Ensuite, la technologie de l’ARN messager n’est pas une nouveauté, elle a été développée depuis une décennie pour des vaccins contre la grippe, l’agent Zika ou le cytomégalovirus. Enfin, là où les budgets de recherche se montaient à quelques millions, ce sont des milliards qui ont été attribués aux grands laboratoires, ainsi qu’à des dizaines d’équipes à travers le monde. Des centaines de chercheurs ont été réorientés vers ce seul objectif, devenu une priorité absolue. Sans oublier les dizaines de milliers de volontaires qui ont participé aux tests, les agences de validation qui ont accéléré leurs procédures, les industriels qui ont lancé sans attendre les chaînes de fabrication.

Mais voilà, une partie importante de la population, cédant aux rumeurs ou aux idéologies plutôt qu’aux arguments des scientifiques, au lieu de se faire vacciner, préfère voir ses voisins ou ses proches sortir de l’hôpital les pieds devant et assister, impuissante, au désastre économique et social.