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18 septembre 2025 | La Revue POLYTECHNIQUE | Économie

Cinq projets d’IA et de données retenus dans le canton de Vaud

Un premier appel à projets mené par le Swiss Data Science Center et l’État de Vaud a retenu cinq initiatives innovantes dans des domaines allant de la santé à la gestion de l’eau. Ce programme, qui combine financement public et expertise scientifique, vise à renforcer l’innovation régionale et à rapprocher recherche, économie et collectivités.

L’État de Vaud et le Swiss Data Science Center (SDSC) viennent de franchir une nouvelle étape dans la promotion de l’innovation numérique. Pour la première fois, un appel à projets collaboratifs centré sur la science des données et l’intelligence artificielle a été lancé dans le canton. Sur 58 propositions reçues, cinq projets ont été retenus. Ils bénéficieront à la fois d’un appui financier cantonal et du savoir-faire du SDSC, né d’une initiative commune entre l’EPFL et l’ETH Zurich.

Ce dispositif a pour ambition de favoriser des solutions basées sur les données au service de l’économie régionale, des institutions académiques et des services publics. Selon Isabelle Moret, conseillère d’État et responsable du Département de l’économie et de l’innovation, les initiatives sélectionnées illustrent « l’importance de la valorisation des données pour stimuler l’innovation et renforcer le tissu économique ».

Un écosystème mobilisé autour de thématiques clés

L’appel à projets visait trois grands axes : la santé et le biomédical, l’impact social et la transformation numérique, ainsi que l’énergie et la durabilité. Les candidatures ont été évaluées selon leur potentiel d’innovation et leurs retombées pour la collectivité. Pour Olivier Verscheure, directeur exécutif du SDSC, cet accompagnement traduit la volonté de soutenir les PME et start-up locales, en mettant à leur disposition une expertise interdisciplinaire reconnue.

Les cinq lauréats

Parmi les projets sélectionnés figure ROVAILAKE, qui cherche à contenir la prolifération de la moule quagga, une espèce invasive menaçant la biodiversité du Léman et les infrastructures hydrauliques. Grâce à des drones aquatiques et à l’apprentissage automatique, ce dispositif doit permettre d’anticiper et de réduire les impacts écologiques et techniques liés à cette invasion.

Le projet AQVPA se concentre sur le bien-être des personnes âgées. À partir de l’analyse vocale et d’algorithmes d’IA, il vise à détecter précocement l’isolement social ou un déclin cognitif, afin d’adapter les soins et d’améliorer la qualité de vie.

Dans le domaine médical, MDTX ambitionne de développer un modèle de langage naturel open source spécifiquement dédié à la santé. Ce dernier pourrait faciliter la prise de décision clinique, soutenir la formation des professionnels et offrir un accès élargi à une information médicale fiable.

La gestion durable de l’eau est au cœur de HYDROSCAN, qui propose un système de surveillance des débits fluviaux reposant sur l’imagerie stéréoscopique. Conçu pour être facilement déployé, cet outil doit répondre aux besoins des exploitants hydroélectriques, des autorités publiques et des gestionnaires de ressources naturelles, tout en respectant les écosystèmes.

Enfin, BrainGPT explore les possibilités des interfaces cerveau-moelle épinière afin de restaurer la motricité de personnes atteintes de lésions médullaires. Grâce à des algorithmes de décodage neuronal perfectionnés par l’apprentissage profond, ce projet espère franchir un pas important dans le domaine de la neurotechnologie.

Un programme appelé à s’étendre

Ce premier appel s’inscrit dans une stratégie plus large de soutien à l’innovation numérique. Le canton de Vaud s’est engagé à investir 1,5 million de francs par an entre 2025 et 2028 pour financer ces initiatives. Une partie de ce dispositif accompagne également l’extension du SDSC sur le site du Biopôle, renforçant ainsi la place du canton comme pôle d’excellence dans la science des données et l’intelligence artificielle.

Fort de ce premier succès, un second appel a été lancé en septembre 2025, avec l’objectif de poursuivre la dynamique et d’élargir encore le champ des collaborations. Santé, énergie, transformation numérique et durabilité restent au cœur de cette démarche, qui entend rapprocher chercheurs, entreprises et institutions publiques autour de projets à fort impact sociétal.