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26 septembre 2012 | La Revue POLYTECHNIQUE 09/2012 | Éditorial

Éditorial (9/2012)

2012, année de l’énergie durable pour tous
Reconnaissant l’importance de l’énergie pour le développement durable, l’Assemblée générale des Nations Unies a proclamé dans sa résolution 65/151, l’année 2012, Année internationale de l’énergie durable pour tous. Pourtant, 1,4 milliard de personnes n’ont pas accès à une énergie moderne, tandis que trois milliards de personnes dépendent de la «biomasse traditionnelle» (bois, tourbe, résidus agricoles, matières fécales…) et du charbon comme source principale de combustible. Ces diverses sources d’énergie, extrêmement polluantes, ont des répercussions sur la santé publique et sur l’environnement. Il en est de même pour le pétrole, principale source d’énergie mondiale, qui fournit actuellement un tiers de la consommation en énergie, ce qui le place au premier rang des agents énergétiques.
D’après l’Agence internationale de l’énergie (AIE), les besoins mondiaux en énergie devraient s’élever à plus de 50 % d’ici 2030. Ce chiffre se base sur la consommation actuelle, alors qu’il est certain qu’il va considérablement augmenter. En effet, ces besoins risquent d’être amplifiés par l’émergence de zones démographiques et économiques, telles que la Chine, l’Inde ou le Brésil. Ces pays augmentent leur consommation d’énergie avec comme objectif d’avoir le même niveau de vie et de confort que les pays occidentaux. L’époque où une minorité pouvait sans gêne s’accaparer l’essentiel des ressources énergétiques est révolue. Pourtant, les Etats-Unis, comptant 4,6 % de la population mondiale, représentent encore plus de 25 % de la consommation mondiale d’énergie.
L’objectif de cette année, abordant le thème de l’énergie durable pour tous, veut montrer l’importance de l’accès à une énergie propre, abordable et fiable. Ceci entraînant des implications d’ordres politique, économique, social et environnemental, afin de garantir le renouvellement des ressources naturelles pour notre bien-être et celui des générations futures. Or, il est estimé qu’en 2030 les énergies fossiles représenteront encore près de 80 % des énergies utilisées. La transition de l’énergie fossile à l’énergie durable risque d’engendrer des changements qui atteindront une telle ampleur, qu’ils ne pourront pas se faire en quelques années ou décennies.
La seule manière de parvenir à un développement durable serait de changer totalement le système économique actuel. Il faudrait convaincre les pays émergeants de freiner leur croissance, alors qu’ils aspirent légitimement à un mode de vie occidental, qui a été le nôtre et que nous avons promu depuis plus de deux siècles. Il serait également envisageable de réduire la croissance des pays riches au profit d’un meilleur partage des ressources terrestres disponibles, ce qui signifie remettre en question notre mode de vie basé sur la consommation. Je doute sincèrement que de tels scénarios se mettent en place, tant il serait difficile de convaincre les acteurs clés de l’économie mondiale. Notre société moderne est très, très loin d’une bonne gestion de l’énergie durable.
par James Dettwiler