25 novembre 2016 |
La Revue POLYTECHNIQUE 11/2016 |
Énergie & Environnement
Énergie & Environnement (11/2016)
La levure de boulanger pour valoriser le CO2
EnobraQ, une entreprise de biotechnologies développant des procédés de fermentations industrielles à partir de CO2, a finalisé un premier tour de financement de 2,9 million d’euros. Créée fin 2015 par Sofinnova Partners, elle développe un procédé de fermentation utilisant du CO2comme source de carbone pour la production de précurseurs de synthèses organiques et de polymérisation.
Grâce un procédé biologique utilisant la levure de boulanger (Saccharomyces cerevisiae) – un micro-organisme cultivé à l’échelle industrielle –, cette technologie vise à modifier son régime alimentaire pour qu’elle produise du bioéthanol à partir non pas de sucres, mais de CO2. Elle apporte une réponse innovante pour réduire la concentration d’un des principaux gaz à effet de serre en l’utilisant comme source de carbone renouvelable. Si le projet se concrétise, il permettra de capturer, à terme, plusieurs centaines de millions de tonnes de dioxyde de carbone par an, faisant ainsi chuter le coût de production du bioéthanol, utilisé comme additif dans l’essence.
Mise en garde contre l’ozonisation des eaux usées
L’Institut de recherche sur l’eau Eawag, du domaine des EPF, met en garde contre l’ozonisation des eaux usées, une technique d’élimination des micropolluants, dont une centaine de stations d’épuration seront bientôt équipées en Suisse. En effet, en cas de forte teneur des eaux usées en bromures, l’ozonisation peut produire des bromates potentiellement cancérigènes. Ceux-ci peuvent alors se déverser dans les lacs et rivières avec les eaux traitées.
Le problème concerne surtout les stations d’épuration dont le bassin versant comporte des industries chimiques ou des usines d’incinération des ordures ménagères. Actuellement, les teneurs en bromates mesurées dans les eaux suisses se situent en dessous de la limite de détection de 0,25 µg/l. Les concentrations de bromates ne devraient augmenter que très faiblement dans les fleuves et les grandes rivières. En revanche, dans les petits cours d’eau, les charges en bromates pourraient atteindre des niveaux mettant en péril l’utilisation pour l’eau potable.
Comment transformer le CO2en éthanol
Des chercheurs du laboratoire national d’Oak Ridge dans le Tenneessee ont constaté, en appliquant un courant électrique à une solution de CO2dissous dans l’eau, que le catalyseur utilisé, fait de cuivre, de graphène et d’azote – des matériaux bon marché –, provoquait une réaction de transformation de ce gaz à effet de serre en éthanol, avec un rendement de 63 %. L’efficacité de ce procédé tient probablement au fait que le catalyseur utilisé possède une très grande surface active, car nanostructuré. Les chercheurs imaginent déjà utiliser ce mode de conversion électrochimique du CO2pour lutter contre l’effet de serre, tout en stockant de l’énergie renouvelable.
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