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22 novembre 2012 | La Revue POLYTECHNIQUE 09/2012

EPHJ-EPMT-SMT – Un salon aux multiples succès

Propos recueillis par James Dettwiler

En exclusivité, La Revue POLYTECHNIQUE a pu interroger l’un des fondateurs du salon EPHJ-EPMT-SMT, Olivier Saenger, une personne au parcours professionnel impressionnant et surtout un passionné de nano et de microtechnologie.
La Revue POLYTECHNIQUE: Comment est né votre salon? Sur quels besoins ou demandes?
Olivier Saenger: Sur un besoin pressenti. Mon collègue André Colard, qui a une longue expérience dans la sous-traitance, avait remarqué, il y a bien longtemps, qu’il n’existait pas de salon ni d’endroit où les personnes intéressées par ce domaine venaient voir leurs fournisseurs. A Bâle, par exemple, les clients de la sous-traitance s’y retrouvent pour rencontrer leurs propres clients et non pas leurs fournisseurs. Il avait donc pressenti le besoin de la création d’un tel salon et cela s’est avéré exact. Avec 92 exposants la première année, en 2002, notre salon a bien démarré. Les exposants et les visiteurs, très contents et enthousiastes, sont revenus les années suivantes. En 2012 notre salon a réuni 664 exposants et plus de 14’400 visiteurs professionnels.
 
Quels sont les points forts de votre salon?
O. S.: Il y a notamment trois points très importants qui ressortent. Le premier est que nous nous consacrons entièrement à ce salon et nous essayons de l’améliorer chaque année. Nous nous préoccupons entièrement de nos exposants et de leur bien-être. Un deuxième point essentiel à nos yeux, qui est l’une des caractéristiques qui fait sans doute le succès de notre salon, est l’uniformisation des stands. C’est-à-dire que nous refusons que les exposants viennent avec leur propre espace. Nous voulons avoir une égalité entre les entreprises. Les modules que nous mettons à disposition sont les mêmes pour tout le monde. Ce qui va faire la différence, c’est ce que les exposants vont aménager et présenter. De plus, nous limitons le nombre de modules et la surface par secteur. Pour la partie EPHJ, le maximum est de huit modules de 9 m2; pour la partie EPMT ou SMT, cela peut, mais c’est rare, aller jusqu’à dix modules car certaines machines prennent plus de place. Par cette stratégie, nous voulons offrir aux visiteurs une plus grande diversité. Le troisième point est le choix de la date, entre mi-mai et début juin, lorsque les différents acteurs ont déjà fait le point des salons de produits finis, observé les tendances actuelles, déterminé ce dont ils ont besoin. Ils font ensuite la démarche de venir consulter leurs fournisseurs. Depuis dix ans, nous avons réussi à créer une atmosphère conviviale et nous voulons garder ce même esprit. Les différents acteurs se réjouissent de se retrouver chaque année et de faire des affaires ensemble.
 
 
Quel est le type de visiteurs?
O. S.: On y trouve tous les clients et les marques de l’industrie horlogère, par exemple. Car c’est le secteur EPHJ, horlogerie-joaillerie, qui reste et restera la partie centrale, représentant actuellement les deux tiers du salon. Nous l’avons entouré de toutes les autres microtechnologies. Dans l’ensemble, ce sont des personnes de tous ces milieux qui viennent chercher des idées, des compléments, visiter les autres secteurs et qui désirent avant tout se tenir informés. Donc, notre salon, qui regroupe toutes les microtechnologies, a une clientèle diversifiée mais complémentaire. Dans une société d’horlogerie, on peut trouver aussi bien les responsables de la création, de la production, du marketing, et de la direction générale, par exemple. Chaque secteur de l’entreprise a des choses à découvrir, car nous avons une palette d’exposants qui touchent toutes les étapes des processus, de la R&D au marketing.
 
Quelles sont vos impressions par rapport au salon précédent de 2011 avec une augmentation de plus de 30 % des visiteurs?
O. S.: Le salon a pris encore plus d’ampleur et de notoriété. Cette année, nous avons eu la chance d’entendre de multiples échos positifs et nous ne pouvons que répéter ce que nous ont dit nos exposants et les visiteurs: «Le salon est encore meilleur qu’avant, il a pris une étoile de plus». Un point très apprécié, depuis cette année, est que le salon se déroule sur un seul niveau. Exposants et visiteurs sont ravis de ce changement et l’uniformisation et la complémentarité des différents espaces sont encore plus grandes.
De plus, le fait d’être localisé maintenant à Genève, a augmenté de façon significative son accessibilité, le nombre de visiteurs, ainsi que la reconnaissance au niveau international.
 
D’après vous, à quoi est dû votre succès cette année?
O. S.: Dans un premier temps, les exposants ont voulu montrer leur fidélité à leur salon. Le développant ensemble depuis dix ans, nous avons réussi à l’améliorer, à le rendre toujours plus attractif pour la clientèle en lui offrant la richesse de savoir-faire qu’elle recherche et qu’elle ne peut trouver ailleurs. Tous les acteurs, exposants et visiteurs, confiants d’année en année, savent que nous travaillons dans leur intérêt. Notre objectif, dès le départ, était de mettre en avant la sous-traitance horlogère et lui donner la place qu’elle mérite. Le marché, depuis dix ans, a montré qu’il adhérait totalement à la vision de ce salon et qu’il tenait à sa pérennité.
Dans un deuxième temps, le succès encore plus considérable de cette année vient également du fait d’être situé à Palexpo Genève, dans un cadre différent, nettement plus adapté sur plusieurs plans, tels que les infrastructures, l’accessibilité (par avion, par train, par autoroute, avec des parkings en suffisance)…
Ceci est un atout supplémentaire important, aussi bien sur le plan national qu’international. En juin dernier, les visiteurs du salon, uniquement professionnels, ont été au nombre de 14’430, en provenance de 47 pays. Cette plus grande internationalisation, grâce à la renommée de Genève et à son accessibilité, permet à l’ensemble des exposants d’avoir une ouverture sur le monde, d’explorer de nouveaux horizons et d’avoir de nouvelles opportunités de marchés. Chaque année, le bouche à oreille et les articles de presse parlant de notre salon ont construit sa renommée nationale et mondiale.
 
 
 
Comment voyez-vous le salon pour l’édition 2013? Ajouts de nouveaux secteurs? Agrandissement avec plus d’exposants?
O. S.: Non. Comme nous avons déjà eu l’occasion de le souligner, nous n’allons pas développer d’autres secteurs. Nous avons finalisé notre concept : celui d’adjoindre à l’environnement professionnel de l’horlogerie-joaillerie (EPHJ), qui est la partie centrale du salon, toutes les autres microtechnolgies qui lui sont adjacentes et complémentaires, ceci afin d’augmenter la synergie et l’interpénétration de tous ces secteurs. Et permettre aux sociétés qui travaillent dans un des domaines de la haute précision, d’utiliser leur savoir-faire pour se diversifier dans les autres secteurs de cette discipline précision.
De plus, nous ne cherchons pas vraiment à grandir et tenons avant tout à ce que le salon garde une taille humaine et l’esprit convivial que tout le monde lui reconnaît. Par contre, pour répondre aux demandes de certains nouveaux exposants, nous pouvons fournir encore quelques espaces, ce qui permet, pour l’intérêt des visiteurs, d’agrandir encore la palette de produits et de savoir-faire offerts.
 
Pourquoi avoir créé le salon SMT (Swiss Medical Technologies) cette année, qui concerne les techniques médicales (medtech)?
O. S.: Ce secteur existait déjà au sein d’EPMT, qui regroupe toutes les microtechniques. Quand nous avons vu l’essor que prenait le «medtech» et sa croissance attendue ces prochaines années, tant au niveau national que dans le monde, nous avons décidé d’en faire un secteur à part entière au sein du salon. En Suisse, le domaine des «medtech» est même, en termes de chiffre d’affaires (près de 25 milliards) et de personnes employées (100’000 directement ou indirectement), plus important que l’horlogerie. Le plus essentiel cependant, dans notre décision, a été de constater le très grand nombre d’entreprises de la sous-traitance horlogère qui travaillent déjà ou souhaiteraient travailler pour le «medtech», ou vice-versa; beaucoup d’idées ont été engendrées ou mises en application dans un secteur et sont passées dans l’autre; là également, il y a une complémentarité et une synergie importantes.
Pour donner un seul exemple, le Pôle Européen de la céramique de Limoges, qui était venu, pour la première fois, cette année avec un stand d’un module, a décidé, fort de cette expérience, de créer un pavillon commun en 2013 de 18 modules (6 dans chaque secteur EPHJ, EPMT et SMT). Il a d’ailleurs déjà obtenu la labellisation UBIFrance pour ce pavillon. Vous pourrez donc visualiser concrètement les synergies dont nous parlons lors de l’édition 2013 du salon, du 11 au 14 juin.
 
Le Comité du salon EPHJ-EPMT-SMT
André Colard
Olivier Saenger
Edouard Debétaz
1218 Genève
Tél.: 022 798 45 95
Fax: 022 798 13 36
ephj@ephj.ch
www.ephj.ch