25 mai 2016 |
La Revue POLYTECHNIQUE 05/2016 |
Espace & Particules
Espace & Particules (5/2016)
Une fouine a perturbé le LHC
Une fouine a provoqué, le 29 avril, une panne dans le grand collisionneur de hadrons du CERN. Le petit mammifère, qui s’est introduit dans le LHC et y a été carbonisé, a provoqué une perturbation électrique sévère, qui a endommagé un transformateur de 66 kV, suite à un court-circuit. Les réparations ont pris plusieurs jours. Ce n’est pas la première fois qu’un animal s’attaque au grand collisionneur; un oiseau avait bloqué le LHC en 2009, probablement en y jetant un bout de pain.
Trois exoplanètes potentiellement habitables
Trois exoplanètes potentiellement habitables ont été découvertes en orbite autour d’une petite étoile – une naine ultra-froide –, par deux astronomes de l’Université de Liège. Ce trio planétaire est comparable en taille et en température à la Terre et à Vénus. Les trois objets célestes réunissent trois caractéristiques exceptionnelles, nécessaires à la recherche de traces de vie: elles sont de taille similaire à la Terre, potentiellement habitables et propices aux études atmosphériques avec la technologie actuelle, puisqu’elles ne sont pas trop éloignées, étant situées à 40 années-lumière de la Terre.
Un projet de visite d’Alpha du Centaure
L’astrophysicien britannique Stephen Hawking et l’homme d’affaires russe Iouri Milner, ainsi que Mark Zuckerberg, l’informaticien américain fondateur et PDG de Facebook, ont uni leurs forces pour lancer le projet, nommé Breakthrough Starshot, visant à envoyer, dans les 20 prochaines années, une sonde interstellaire pour étudier le système Alpha du Centaure, qui comprend trois étoiles et au moins une planète. Appelée nanocraft en raison de son poids, qui ne dépasse pas un gramme, cette sonde automatique miniature, équipée de voiles ultralégères, sera propulsée à 40,2 milliards de kilomètres (4,37 années-lumière) par un faisceau laser. Elle devrait mettre 20 ans pour atteindre son objectif en. Le coût du projet est estimé à 100 millions de dollars.
Poussé par plusieurs lasers combinés en un puissant faisceau, le nanocraft sera lancé à une vitesse égale à 20 % de celle de la lumière. Pour comparaison, le vaisseau spatial le plus rapide existant à l’heure actuelle mettrait quelque 30’000 ans pour atteindre ces étoiles. Un programme similaire de la NASA, le projet DE-STAR, prévoit aussi le lancement d’une sonde miniature vers Alpha du Centaure, à une vitesse égale à 25 % de celle de la lumière.
Du nouveau sur les rayons cosmiques
Deux collaborations internationales, celle du télescope Hess (High Energy Stereoscopic System) installé en Namibie et du réseau de radiotélescopes Lofar (Low Frequency Array) situé en Europe, ont localisé une source de rayons cosmiques de haute énergie, tout près du trou noir situé au centre de notre galaxie. Les astronomes ont de bonnes raison de penser que c’est bien Sagittarius A* qui est la source de ce rayonnement, composé de particules qui seraient accélérées à des énergies atteignant le pétaélectronvolt (1015 eV), cent fois supérieures à celles produites dans le LHC.
Un habitat gonflable pour l’ISS
Arrivé à le 10 avril à la Station spatiale internationale (ISS) à bord du cargo spatial Dragon CRS-8, le module gonflable BEAM a été arrimé au module Tranquility de l’ISS par le bras robotique de la station, piloté par le Britannique Tim Peake. Les contrôleurs au sol ont confirmé l’accostage réussi de BEAM le samedi 16 avril. Auparavant, des inspections minutieuses ont eu lieu côté ISS et côté module, afin de vérifier qu’aucun dommage ni élément étranger ne perturbe la bonne étanchéité entre les deux éléments.
Le gonflage de BEAM n’est prévu que fin mai, en raison de la forte activité de l’équipage avec les cargos Cygnus OA-6 et Dragon CRS-8 actuellement à bord. Il sera réalisé en plusieurs étapes, avec une surveillance extérieure par caméras. Cet habitat compressé de 2,5 m de large, sera gonflé avec de l’oxygène, pour créer une nouvelle pièce de 16 m3. Il sera testé pendant une période de deux ans, durant laquelle les astronautes à bord de l’ISS effectueront une série de tests pour valider les performances globales et les capacités des habitats extensibles, explique la NASA. Ces tests permettront de comprendre comment ces structures gonflables réagissent dans l’espace, si elles résistent aux radiations, aux températures extrêmes, ainsi qu’aux débris spéciaux en orbite, avec lesquels elles pourraient entrer en contact.
Cette technologie, créée par l’entreprise Bigelow Aerospace, permettrait de rendre les livraisons spatiales bien plus efficaces, puisque les éléments compressés sont moins lourds et occupent moins de place. Dans le cadre d’un voyage vers la Lune ou vers Mars, l’utilisation de modules gonflables permettrait de réduire le nombre de fusées requises pour effectuer le transport, avec pour conséquence une baisse des coûts de l’exploration spatiale.
Des nouvelles d’ExoMars
La sonde de la mission russo-européenne ExoMars, qui se dirige vers la planète rouge, est en excellente santé et l’orbiteur a renvoyé sa première image de test - une vue étoilée -, a annoncé l’Agence spatiale européenne. Dans les semaines qui ont suivi le décollage le 14 mars, les opérateurs de la mission et les scientifiques ont effectué des contrôles sur l’orbiteur d’étude des gaz à l’état de traces (TGO) et sur le démonstrateur d’entrée, de descente et d’atterrissage Schiaparelli, afin de s’assurer qu’ils seront prêts pour l’atterrissage en octobre. Les systèmes de contrôle, de navigation et de communication ont été configurés, l’antenne de 2,2 m de diamètre fournit déjà un lien de 2 Mbit/s avec la Terre et les vérifications initiales des instruments scientifiques sont terminées.
Une fois en orbite autour de Mars, TGO entamera sa mission, dont l’objectif est de mesurer l’abondance et la distribution des gaz rares présents dans l’atmosphère, grâce à ses capteurs sophistiqués. Le méthane présente un intérêt particulier, puisqu’il pourrait indiquer une activité géologique ou biologique sur la planète. Les capteurs de gaz à l’état de traces, tout comme le détecteur de particules atomiques qui pourra révéler d’éventuelles réserves d’eau glacée piégées sous la surface de l’astre, ont tous été allumés pour la première fois et les équipes scientifiques ont reçu des premières données de test.