La décision d’analyser une trace dans l’enquête : étude empirique des traces biologiques dans les cas de vol avec violence
Sonja Bitzer, Olivier Ribaux, Eric Lock, Nicola Albertini et Olivier Delémont
Afin d’élargir notre connaissance et compréhension des étapes de décision dans l’enquête judiciaire, nous avons commencé par évaluer la décision d’analyser une trace et les facteurs impliqués dans cette étape de décision. Cette dernière s’inscrit dans le processus d’enquête criminelle, englobant une multitude d’étapes de décision et de triage. En considérant les cas de vol avec violence survenus dans le canton de Vaud, Suisse, en 2012 et 2013, nous avons étudiés les facteurs influençant la décision de transmettre pour analyse (établissement du profil génétique) les traces biologiques, prélevées directement sur les lieux ou sur des objets qui s’y trouvaient. Par une analyse d’arbre décisionnel, cinq dimensions de facteurs ont été évaluées : stratégique, situationnelle, physique, criminelle et d’utilité. Chaque catégorie de facteurs influence la décision d’analyser une trace biologique. Les informations disponibles avant l’analyse, comme le fait qu’un résultat exploitable (un profil génétique qui se prête à la comparaison) est déjà disponible dans l’affaire ou qu’un suspect a été identifié par l’enquête traditionnelle, sont des critères importants pour la décision d’analyser une trace. La matrice de la trace, facteur souvent considéré dans les directives des services de police scientifique, ne s’est pas avérée être un facteur déterminant de la décision d’analyser une trace. Cette observation est symptomatique de la difficulté de résumer la prise de décision d’analyser une trace par l’application de directives générales. Cette décision est influencée par de multiples facteurs dont l’alliage, au cas par cas, est fortement dépendant du contexte et des informations disponibles.
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