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17 décembre 2021 | La Revue POLYTECHNIQUE 10/2020 | Microtechnique

La formation continue comme avantage concurrentiel

Dans les allées du SIAMS et plus généralement dans le monde microtechnique, on a coutume de dire que les entreprises de l’Arc jurassien font partie d’un pôle d’excellence sans équivalent sur la planète. Quelques facteurs concourent à la réalité de ce fait et les compétences (humaines) y figurent en bonne place. Rencontre avec Giancarlo Dal Busco, président de l’Association pour la promotion de la formation continue (APFC).

L'APFC au SIAMS

Tous les deux ans, le SIAMS est la vitrine des compétences microtechniques de l’Arc jurassien. Les entreprises membres de l’APFC sont nombreuses à y exposer.

En préambule, le président nous dit: «La formation continue est indispensable pour accompagner et assurer la pérennité de toutes les activités économiques régionales. Indépendante de toute corporation professionnelle, l’APFC est représentante de notre économie. Composition des membres: 2 % du secteur primaire, 74 % du secondaire, 24 % du tertiaire, ainsi que de nombreux membres individuels. Elle est apolitique, sans buts lucratifs, active sur l’ensemble de la République et canton du Jura, ainsi que du Jura bernois, elle est au service de toute cette région.»

À l’écoute et proactive

L’APFC (anciennement Ecole jurassienne de perfectionnement) œuvre depuis plus de 50 ans et si elle reste assez méconnue du grand public, elle est très active, notamment au niveau des certificats de base en mécanique et CNC, d’initiation en technique horlogère, ainsi que des diplômes intercantonaux de chef d’équipe et de contremaître d’industrie. Près de 800 contremaîtres au bénéfice de ce diplôme servent aujourd’hui l’industrie dans l’Arc jurassien, ainsi que dans d’autres cantons et pays.
À partir de cette année, cette reconnaissance intercantonale est également un sésame qui ouvre les portes des formations menant au diplôme fédéral de dirigeant de production industrielle et au diplôme fédéral de dirigeant en facility management et maintenance. Giancarlo Dal Busco précise: «Nous sommes les initiateurs des formations intercantonales de chef d’équipe et de contremaître d’industrie. Elles correspondent exactement aux besoins des entreprises de notre région et nous les adaptons en permanence».

La formation continue et les entreprises

Le succès d’une entreprise repose sur différents paramètres, notamment les capitaux, la matière première, les moyens de production et, bien entendu, les êtres humains. Et s’il est relativement simple de planifier les ressources matérielles, les ressources humaines sont, elles, plus délicates. Les femmes et les hommes sont dirigés par leurs propres objectifs personnalisés et intégrés que partiellement à l’entreprise. La motivation vers un objectif commun et en même temps vers la satisfaction personnelle est donc indispensable et peut passer par la formation continue.
L’augmentation des compétences personnelles permet aux collaborateurs de mieux remplir leurs missions et/ou d’évoluer vers d’autres tâches. Pour l’entreprise, c’est une chance extraordinaire de rafraîchir ses connaissances et méthodes et de se réinventer en permanence. «La formation continue est un avantage concurrentiel important pour les entreprises et tout l’écosystème régional» affirme Giancarlo Dal Busco.

La formation continue et les participants

La formation continue n’est ni simple ni instantanée. Elle demande un investissement personnel important et implique de nombreux sacrifices. «Le monde change en permanence et la formation continue est ce qui permet à chacun
de s’adapter et d’y évoluer. Mais c’est encore plus important que ça. C’est une garantie contre l’obsolescence
des connaissances et, à terme, contre cette stagnation des personnes», explique le président.
Que ça soit pour évoluer au sein de l’entreprise ou pour changer, la formation continue est l’outil qui permet
à chacun de renforcer sa «marque
personnelle». Il poursuit: «C’est une approche qui part du principe que rien n’arrive tout seul, mais que les efforts sont nécessaires pour voir des résultats qui en valent la peine. Je profite d’ailleurs de cet article pour féliciter toutes les personnes qui ont suivi, suivent et suivront des formations continues.»

La formation continue ? La recette pour le succès

Et si la formation continue contribue au succès des individus et des entreprises, son impact est bien plus large. Les efforts de chacun contribuent également à renforcer l’attractivité du territoire. «Si l’Arc jurassien est un pôle d’excellence, c’est non seulement parce que les formations initiales y sont très bonnes, mais également parce que la formation continue y est très développée et adaptée aux besoins. Elle permet également une progression au sein des entreprises, notamment avec les collaborateurs provenant d’autres régions», explique le président. C’est d’ailleurs ce niveau global de compétences et de motivation qui assure aux entreprises en place, la capacité d’exceller et à de nouvelles entreprises, de trouver un terreau fertile pour venir s’installer, certaines de pouvoir compter sur du personnel formé et
efficace.

«Nous voudrions bien être inutiles»

Giancarlo Dal Busco conclut: «Une entreprise qui a la chance d’avoir des collaborateurs qui s’intéressent à poursuivre leurs formations ne doit pas la laisser passer ! Hélas beaucoup de sociétés et de collaborateurs n’ont pas encore saisi cette opportunité. Nous voudrions bien être inutile, mais tant que la que la formation continue n’est pas dans les mœurs de toutes les entreprises et des collaborateurs, nous poursuivrons notre mission de promotion». Si dans une grande partie des entreprises, la formation continue est parfaitement intégrée (par exemple, des entreprises de la région jurassienne et du Jura bernois forment chaque année plusieurs chefs d’équipes et plusieurs contremaîtres d’industrie), dans d’autres, la formation continue est encore vue au mieux comme un mal nécessaire, au pire, comme un outil à éviter car risquant de déstabiliser l’entreprise.