27 juin 2025 | La Revue POLYTECHNIQUE | Énergie & Environnement

Groupe E ajuste son organisation pour renforcer sa stratégie énergétique

Groupe E poursuit la mise en œuvre de sa stratégie de transition énergétique. Après avoir identifié certaines failles dans son fonctionnement interne, l’entreprise place la restructuration de sa Direction Technique et Infrastructures (DTI) au cœur de ses priorités, tout en maintenant ses investissements dans les domaines clés de l’énergie durable.

À la suite d’une analyse interne conduite par le Conseil d’administration, plusieurs constats ont été formulés :

Un manque de réactivité généralisé dans les processus décisionnels.
Des pertes de rentabilité persistantes au sein de la DTI, attribuées en partie à une faible adaptabilité aux évolutions du marché.
Des difficultés dans l’exécution de projets d’envergure, avec un impact négatif sur les résultats financiers.

Ces éléments ont conduit à une refonte du pilotage de la DTI, avec l’objectif de renforcer l’efficacité opérationnelle et d’améliorer la satisfaction client.

Renforcement de l’autonomie de la DTI

Afin de mieux répondre aux exigences actuelles du marché, la DTI bénéficiera prochainement de sa propre gouvernance, avec l’instauration d’un conseil d’administration distinct. Une décentralisation des responsabilités managériales est également prévue. À partir de l’automne, les fonctions transverses — ressources humaines, finance et marketing — seront intégrées à la DTI afin d’en assurer le soutien spécifique. La marque Groupe E restera toutefois l’unique identité institutionnelle. Les décisions finales relatives à cette réorganisation seront prises d’ici septembre.

Gouvernance transitoire assurée

Dans l’attente de la nomination d’un nouveau directeur général, Alain Sapin, actuel directeur de l’unité Énergie électrique, assumera la direction générale par intérim. Le départ de l’ancien directeur, Jacques Mauron, s’inscrit dans cette phase de transition stratégique, selon un accord mutuel. Le groupe a tenu à réfuter explicitement toute rumeur de malversations liées à ce changement de gouvernance.

Maintien des ambitions d’investissement

Groupe E confirme son plan d’investissement de 2 milliards de francs suisses à l’horizon 2034, à raison de 200 millions par an. Trois axes principaux structurent cet engagement :

Transformation des réseaux électriques (640 MCHF), incluant le déploiement de compteurs intelligents.
Développement des énergies renouvelables (507 MCHF), avec notamment le projet hydroélectrique Schiffenen-Morat.
Extension des réseaux de chauffage à distance (547 MCHF), dont les projets de Fribourg, Entre-deux-Lacs et Kerzers.

Le financement de ces investissements repose sur les capacités d’autofinancement du groupe. Le solde, évalué à 580 millions de francs, proviendra du remploi d’actifs non stratégiques ainsi que de financements obligataires et bancaires.

Une situation financière jugée maîtrisée

Fin 2024, l’endettement du groupe atteignait 304 millions de francs, soit une hausse de 16 % par rapport à l’année précédente (263 MCHF). Cette évolution reste contenue, avec un taux de fonds propres élevé estimé à 70 %, ce qui confère à Groupe E une marge de manœuvre solide pour faire face aux défis futurs.

Malgré les difficultés rencontrées, l’entreprise affirme sa volonté de s’adapter aux transformations du secteur énergétique. Groupe E réaffirme son engagement à répondre aux attentes de ses 256 000 clients tout en consolidant les fondements d’un modèle énergétique résilient et durable.