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25 février 2012 | La Revue POLYTECHNIQUE 02/2012 | Informatique

Harcèlement dans les préaux virtuels

D’après l’enquête Norton Online Family Report 20111), les élèves et enseignants font «ami-ami» sur les réseaux sociaux. Le «cyberharcèlement» qui en découle touche toutes les générations. Selon l’étude, il faut tendre vers l’établissement d’une responsabilité partagée et d’un code de conduite dans les écoles.
Echanger des ragots avec une copine, faire écouter son morceau préféré ou montrer des photos à ses copains – ce qui autrefois était réservé à la cour de récréation, s’établit de plus en plus dans le monde virtuel. 96 % des moins de 30 ans sont membres d’un ou de plusieurs réseaux sociaux et près d’un jeune internaute sur trois compte plus de 200 contacts dans son cercle d’amis virtuels. Or, les conflits nés dans la salle de classe se poursuivent sur la toile.
Ces affrontements ne sont pas toujours des broutilles, ils peuvent prendre des dimensions qui, même virtuelles, dépassent le domaine de l’acceptable et les pratiques se radicalisent, tels que le mobbing. Les victimes ne font pas toujours partie de la même classe d’âge, les enseignants, par exemple, sont de plus en plus fréquemment la cible de ce qu’il convient d’appeler le «cyberharcèlement»: en Suisse, près d’un quart d’entre eux ont déjà fait l’expérience de cette nouvelle forme de harcèlement en ligne, soit directement, soit indirectement, par l’intermédiaire d’une connaissance. Ces chiffres proviennent des résultats consignés dans le Norton Online Family Report 20111).
Ce rapport est basé sur des questions posées à des élèves, des parents et des enseignants de 24 pays, dont la Suisse, sur leur comportement en ligne et leur manière d’appréhender Internet. Car les jeunes et les ados ne sont pas les seuls fervents utilisateurs des réseaux sociaux. En effet, leurs «profs» les y rejoignent avec de plus en plus d’assiduité. Cette activité virtuelle crée immanquablement des liens – au sens propre du terme – avec les élèves: deux enseignants sur dix sont ainsi «amis» avec leurs élèves au sein de réseaux sociaux – un exercice d’équilibrisme, dans un environnement où circulent, pêle-mêle, photos de vacances, compte-rendu de fêtes et informations à caractère encore plus privé.
 
Commentaire de Marian Merritt, avocate chez Norton Security
«A l’ère du numérique, les relations sociales qui se créent dans la salle de classe se poursuivent en ligne. Elles concernent les rapports humains, mais aussi les conflits, amplifiés par le Net, qui peuvent prendre la forme, dans le pire des cas, de «cyberharcèlement». C’est ici qu’une information claire et l’établissement de règles strictes sont nécessaires. Elle doivent être élaborées à la fois par les écoles et par les parents, afin d’encourager le respect d’une étiquette virtuelle.»
 
Harcèlement: les profs en ligne de mire
Les commentaires désobligeants sur un copain de classe, les photos diffamantes, voire des sites entiers dédiés à la pratique du harcèlement se répandent sur la toile, de façon tout à fait incontrôlée. En Suisse, les conséquences du harcèlement virtuel occupent et préoccupent également les tribunaux, les psychologues et la police. Les professeurs sont, eux aussi, de plus en plus souvent victimes d’attaques ciblées. C’est ainsi que près d’un quart des enseignants suisses ont déjà fait l’expérience de ce que l’on appelle désormais le «cyberharcèlement»: la victime est dans ce cas un professeur qui se voit provoqué par un groupe d’élèves, qui le filment ensuite en flagrant délit de «coup de folie» (propos irréfléchis) ou de colère, et diffusent la vidéo sur une multitude de murs Facebook, voire sur des «forums haineux». Les conséquences de ces actes vont de la perte totale d’autorité à la ruine d’une réputation, en passant par des problèmes psychiques, endurés par la victime.
 
Réseaux sociaux: «ami-ami» avec son «prof»?
Même si ces cas extrêmes restent rares, la façon dont on se comporte sur le Net peut avoir des répercussions dramatiques sur la vie en milieu scolaire hors ligne. Près des trois quarts des enseignants rechignent au fait de devenir l’«ami» d’élèves sur les réseaux sociaux, où des contacts trop personnels pourraient porter atteinte à la distance respectueuse qu’ils s’efforcent de maintenir. Un peu moins de la moitié d’entre eux (45 %) reconnaissent que leur établissement a adopté un code de conduite consacré au réseautage, que chacun est tenu de suivre.
 
Responsabiliser les parents et les écoles
L’établissement de règles strictes et de lignes directrices sur la façon d’utiliser Internet reste essentiel. Lorsque l’on a affaire à des cas de mobbing ou d’attaques virtuelles, les écoles et les parents doivent être confrontés à leurs responsabilités. Car, même si la plupart des élèves sont connectés en permanence via leur smartphone, les nouvelles technologies mobiles ne sont toujours pas autorisées dans de nombreuses salles de cours. 61 % des enseignants et 62 % des parents sont par ailleurs d’avis que leur école pourrait mieux informer sur la sécurité en ligne et 86 % des professeurs préconisent l’établissement d’un domaine de responsabilités partagé avec les parents.
 
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1) Le Norton Online Family Report 2011 est disponible sous www.norton.com/cybercrimereport.