Homicide d’enseignants en France : analyse et prévention d’une violence extrême
Séraphin Alava, Thierry Toutin
Les violences scolaires représentent un phénomène croissant à travers le monde, impactant profondément le climat éducatif et la sécurité dans les établissements scolaires. Ces violences se manifestent sous diverses formes, touchant non seulement les élèves, mais aussi, de manière de plus en plus préoccupante, les enseignants et les professionnels de l’éducation. La violence dirigée contre les enseignants prend une place de plus en plus significative dans les débats publics et citoyens. Des rapports de l’UNESCO et de l’Organisation internationale du travail (OIT) révèlent une augmentation importante des agressions verbales et physiques contre les enseignants. Une étude de l’UNESCO de 2019 indique, par exemple, que près de 25 % des enseignants dans le monde ont été victimes d’agressions verbales, tandis que 8 % ’environ ont subi des agressions physiques au cours de leur carrière.
Il est essentiel de développer une compréhension scientifique de ces violences pour en analyser les dynamiques et les composantes. La recherche sur ce sujet est encore rare, et il est nécessaire d’identifier les facteurs déclencheurs et d’élaborer des stratégies de prévention et d’intervention adaptées. Le phénomène des assassinats d’enseignants, bien que relativement rare, suscite un émoi considérable au sein de la société. En France, des cas tragiques, comme ceux de Samuel Paty en 2020 et de Dominique Bernard en 2023, ont marqué les esprits et relancé le débat sur la sécurité des établissements scolaires et la protection des enseignants.
Notre article, qui s’appuie sur une recherche conduite en 2024, adopte une méthode scientifique en trois phases distinctes : analyse criminologique des cas d’assassinat d’enseignants en France : cette première phase consiste à examiner en détail les incidents de meurtres d’enseignants pour identifier des motifs, des profils de délinquants et des contextes particuliers ; recherche d’invariants des actes violents et des meurtres : la deuxième phase vise à trouver des constantes dans les actes de violence et les homicides commis contre les enseignants, afin de mieux comprendre les facteurs récurrents ; recueil et analyse sémantique des réactions : la dernière phase implique la collecte et l’analyse des réactions de la société, y compris les médias, les autorités et le public, pour comprendre les enjeux sociétaux au-delà de la simple violence. En développant une compréhension approfondie des violences scolaires contre les enseignants et en particulier des meurtres d’enseignants, cette recherche vise à contribuer de manière significative à la protection des professionnels de l’éducation et à l’amélioration du climat scolaire, tout en alimentant les débats publics sur les mesures de prévention et de sécurité à adopter.
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