Des abonnements
pour l'enrichissement
Revue internationale de CRIMINOLOGIE et de POLICE technique et scientifique
Présentation Sommaires Articles Rubriques Directives pour les auteurs Associations PDF Abonnement
28 septembre 2012 | Revue internationale de CRIMINOLOGIE et de POLICE technique et scientifique 03/2012

La conception de schémas relationnels en analyse criminelle: au-delà de la maîtrise des outils

par Quentin Rossy et Olivier Ribaux

Des techniques de visualisation sont exploitées dans les enquêtes judiciaires afin de faciliter le traitement d’affaires d’envergure. Les éléments pertinents de l’enquête sont représentés par des schémas décrivant les relations entre les événements et les entités d’intérêt. Les exploitations classiques de ces techniques qui s’apparentent à la construction de graphes, sont par exemple: la représentation de réseaux criminels, de trafics de marchandises, de chronologies d’événements, ainsi que la visualisation de relations téléphoniques et financières. Dans ce contexte, la visualisation soutient un nombre importants d’objectifs, tels qu’analyser les traces et les informations collectées, évaluer a posteriori une investigation, aider à qualifier les infractions, faciliter l’appréhension d’un dossier et la prise de décisions au cours d’une enquête, voire soutenir une argumentation lors du procès. La pratique intègre des outils logiciels simples qui produisent des graphiques élégants et souvent percutants. Cette recherche tend à montrer qu’il existe des disparités étonnantes lors de l’exploitation de ces techniques. Des biais de raisonnement et de perception peuvent être induits, allant jusqu’à provoquer des décisions aux conséquences parfois désastreuses. Pour mettre en évidence ces difficultés, des évaluations ont été effectuées avec des praticiens et des étudiants. Elles ont permis d’établir une image empirique de l’étendue des variations de conception et d’interprétation des représentations, ainsi que de leurs impacts sur la prise de décision. La nature et la diversité des concepts à représenter, l’absence de consensus sur la manière de représenter les données, la diversité des solutions visuelles envisageables, les contraintes imposées par les outils exploités et l’absence d’une formalisation claire du langage, sont autant de causes supposées des difficultés. Ce constat révèle la nécessité de consolider les méthodes pratiquées.