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05 mai 2020 | La Revue POLYTECHNIQUE | Informations

La crise du coronavirus pique au vif les PME de la branche MEM

Enquête auprès des entreprises sur les répercussions de la crise du coronavirus
Les PME de la branche MEM subissent par suite de la crise du coronavirus une baisse sensible de la demande, qui se traduit déjà, dans les finances d'une entreprise sur trois, par des problèmes de liquidité. Le portefeuille de commandes est en moyenne inférieur à deux mois de production. Du côté de l'offre, des interruptions de la chaîne logistique grèvent l'activité de production chez 42 pourcent des entreprises. Ceci ressort d'une enquête menée par BAK Economics et l'association Swissmechanic, à laquelle plus de 400 entreprises ont participé. Une PME sur trois a fait une demande de crédit transitoire, deux PME sur trois ont annoncé le chômage partiel. Une minorité de 16 PME a jusqu'à présent procédé à des licenciements, la plupart des PME ont cependant ordonné un gel du recrutement (72%) et remis à plus tard des investissements déjà prévus (68%). Dans l'ensemble, la plupart des entreprises se montrent confiantes dans leurs possibilités de maîtriser la crise.
L'industrie MEM suisse compte parmi les branches particulièrement touchées par les conséquences négatives de la pandémie du coronavirus. En 2019 déjà, il y avait eu un ralentissement de la croissance. Ce ralentissement cyclique inévitable a encore été renforcé par une attitude réservée au niveau des investissements en raison d'une incertitude politique. La hausse du franc suisse a causé des problèmes supplémentaires à l'industrie MEM. La crise du coronavirus frappe ainsi l'industrie MEM dans une phase déjà difficile. Une enquête menée auprès des entreprises par BAK Economics et Swissmechanic entre le 6 et le 24 avril fait apparaître les répercussions directes de la crise du coronavirus sur les PME de l'industrie MEM ainsi que les mesures prises par les entreprises pour réagir à la situation de crise.
 
La pandémie du coronavirus touche les PME du côté de l'offre et de la demande
Durant tout le premier trimestre, l'entrée de commandes et le chiffre d'affaires se sont encore dégradés chez la plupart des entreprises. Par suite de la pandémie, des commandes ont été annulées chez presque la moitié des entreprises (45%). Du côté de l'offre, la crise se fait sentir chez 42 % des entreprises sous la forme d'interruptions de la chaîne logistique dans l'approvisionnement en matières premières et produits semi-finis. En outre, une entreprise sur quatre fait état d'absentéisme par suite de maladie, de quarantaine ou d'obligations à l'égard de personnes à charge.
 
Les PME réagissent par des économies de coûts, les mesures étatiques agissent
Les conséquences financières de la crise se font déjà nettement sentir. Environ un tiers des entreprises (35%) font état de problèmes de liquidité. Une PME sur trois à peu près (34%) a fait une demande de crédit transitoire. L'aide étatique la plus importante est l'indemnité pour chômage partiel. Deux PME sur trois ont déclaré le chômage partiel.
Les entreprises réagissent de leur côté par des économies de coûts: une minorité de 16% a procédé jusqu'à présent à des licenciements, 72% des PME ont cependant ordonné un gel du recrutement et 68% ont stoppé les investissements.
 
Le portefeuille de commandes des PME s'est nettement dégradé
 
 
 
L'utilisation des capacités des entreprises a nettement baissé au cours du premier trimestre et est en moyenne de 74 pourcent. Plus la crise conjoncturelle durera et plus les PME auront de difficultés. Chez plus de la moitié des entreprises (53%), le portefeuille de commandes ne suffit plus pour un mois entier. En janvier, c'étaient encore 41 pourcent. Dans la moyenne de toutes les entreprises interrogées, le portefeuille de commandes est actuellement de 7,6 semaines, soit moins de deux mois.
 
La plupart des entreprises devront enregistrer des pertes de commandes également au second semestre de 2020
 
 
 
Une entreprise sur cinq (21%) seulement part de l'hypothèse selon laquelle la phase de baisse de la demande par suite de la pandémie serait surmontée d'ici trois mois. La majorité s'attend à ce que la période difficile dure plus longtemps qu'un trimestre.
Environ 40 pourcent des PME s'attendent à des pertes de demande durant 4 à 6 mois. Presque un tiers des entreprises (31%) estiment que la durée sera de 7 à 12 mois. Une entreprise sur onze (9%) craint des pertes de commandes pour plus d'un an. En moyenne, les entreprises s'attendent à des baisses de commandes jusque vers la fin de 2020 (7,5 mois).
 
Les entreprises sont en majorité confiantes de pouvoir maîtriser la crise du coronavirus
Les PME de la branche MEM sont en majorité confiantes de pouvoir maîtriser la crise du coronavirus. Seule une minorité voit son existence gravement menacée. C'est ainsi que 6 pourcent des entreprises parlent d'un sérieux risque de faillite, 2 pourcent de toutes les entreprises déclarent envisager de fermer en raison de la crise du coronavirus ou avoir déjà fermé.
Même si la crise peut être surmontée sans une vague de faillites, ses effets se feront encore longtemps sentir. De nombreuses PME devront encore lutter longtemps pour rembourser la charge accrue de la dette. La marge de manoeuvre financière en vue de faire les investissements nécessaires à la transformation numérique est devenue encore plus étroite par suite de la crise du coronavirus. Cela pourrait avoir au long terme des conséquences négatives sur le potentiel de croissance de la branche.
 
Pour des renseignements supplémentaires :
  • Roland Goethe, président Swissmechanic, roland.goethe@goethe.swiss, +41 55 646 80 78
  • Dr Jürg Marti, directeur Swissmechanic, j.marti@swissmechanic.ch, +41 71 626 28 00
  • En italien : Nicola Tettamanti, président Commission de l’économie de Swissmechanic, nicola.tettamanti@tecnopinz.com, 079 419 01 14
  • En français : Samuel Vuadens, président GIM-CH, s.vuadens@mecatis.ch, 079 293 38 38
 
 
SWISSMECHANIC est l’organisation leader des employeurs des PME de la branche MEM. Les 1400 entreprises affiliées occupent plus de 70’000 collaborateurs, dont 6000 apprenants, et génèrent un chiffre d’affaires annuel d‘env. 15 milliards de Francs suisses. L’organisation est structurée en 15 sections régionales et une organisation de branche.