La fin du diesel serait-elle annoncée?

En déclarant que les gaz d’échappement des moteurs diesel étaient cancérogène pour l’homme, le mardi 12 juin 2012, le Centre international de recherche sur le cancer (CICR), une agence spécialisée de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a lancé une bombe a retardement pour l’industrie automobile. Selon le CICR, cette pollution serait responsable de la mort prématurée de 42’000 personnes chaque année, suite à des implications dans les tumeurs du poumon et de la vessie, par exemple. «Les preuves scientifiques sont convaincantes, et la conclusion du groupe de travail a été unanime: les gaz d’échappement des moteurs diesel sont une des causes des cancers du poumon», a déclaré Christopher Portier, directeur du CIRC.
Pourtant, le moteur diesel est réputé moins polluant pour l’atmosphère que le moteur à essence, car générant moins de gaz carbonique (CO2). Mais, le diesel émet en revanche des particules fines PM10 – des microparticules en suspension dans l’air dont le diamètre est inférieur à dix micromètres. Elles viennent se fixer dans les poumons, pouvant entraîner de nombreuses complications. De plus, le moteur diesel émet également de l’oxyde d’azote (NOx), un gaz hautement toxique, qui est également impliqué dans des maladies respiratoires et cardiovasculaire.
Suite à l’annonce du CIRC, la réaction des constructeurs concernés n’a guère tardé. «Les véhicules diesel de nouvelle technologie, qui utilisent des carburants à très faible teneur en soufre et des moteurs dotés de la technologie la plus performante, sont proches de l’émission zéro en oxydes d’azote, en hydrocarbures et en particules», a déclaré Allen Schaeffer, directeur général de l’organisation américaine Diesel Technology Forum. Ce dernier rappelle que des milliards de dollars ont été investis dans la recherche et la stratégie de réduction des émissions. Tandis que l’Association des constructeurs européens d’automobiles s’est déclarée surprise par cette annonce et que les résultats de l’enquête du CICR devaient être étudiés dans les moindres détails. On pourrait dire que la loi du silence a longtemps pesé sur la dangerosité des moteurs diesel car en 1989 déjà, le CICR avait classé ces émissions polluantes parmi les substances «probablement cancérogènes pour l’homme ». Depuis tout ce temps, il faut encore croire que les enjeux économiques des voitures à moteur diesel doivent être colossaux!