La plus grande centrale photovoltaïque du Valais est née

«J’ai toujours souhaité installer une centrale photovoltaïque sur le toit de mon entreprise», explique Olivier Cordey, directeur de Biofruits à Vétroz (VS). Associer l’alimentation biologique à l’énergie solaire, un mariage guidé tant par la passion que par la raison. «Sur le fond, les énergies renouvelables véhiculent les mêmes messages que le bio: la qualité plutôt que la quantité, le souci de préserver à la fois l’environnement et notre bien-être, et enfin la volonté d’étendre la production jusqu’à la faire entrer dans la normalité, en faire une généralité», ajoute-t-il. Olivier Cordey ne s’en cache pourtant pas, lui qui a souhaité être copropriétaire de sa centrale, celle-ci représente également un investissement pour son entreprise. «En 2005, lorsque nous avons démarré, le prix des panneaux solaires était beaucoup trop élevé», poursuit-t-il. Depuis, le coût des modules a chuté de plus de 70 % et le seuil de rentabilité de l’installation, appelée BioSolaire, est aujourd’hui de dix ans, alors qu’il aurait été de 25 ans à l’époque.

 

 

Recherche toits pour production de 40 MW

Ainsi, depuis quelques semaines, le toit de la société Biofruits produit pas moins de 3500 kWh par jour, pour une surface d’environ 8000 m² de modules. Pour Georges Darbellay, directeur du commerce et de l’énergie à la société Energie Sion-Région (ESR), l’autre co-propriétaire à 50 % de la centrale, qui surveille cette production en direct sur son écran d’ordinateur, BioSolaire constitue la plus grande installation du parc d’ESR. «Nous avons commencé à construire ou, comme ici, à co-financer des installations photovoltaïques en 2004. Aujourd’hui, nous possédons quelque 10’000 m² et cherchons toujours des toits pour développer nos projets», dit-il. Car l’énergie solaire, comme l’a clairement indiqué Doris Leuthard à Berne, aura sa place dans le virage énergétique que le pays devra prendre puisque d’ici 2050, la Suisse devra produire 70 fois plus d’énergie solaire qu’en 2011, soit environ 10 milliards de kWh. «Pour la région de Sion, cela représente proportionnellement 80’000 kWh, et ESR se donne pour objectif de construire quarante centrales d’ici 2050», explique Georges Darbellay.

 

Remplacer Mühleberg en dix ans

Un discours dans lequel se reconnaît Jacques Bonvin, directeur associé de l’entreprise Solstis, qui est le concepteur-installateur de la centrale de Vétroz. «En 2011, Solstis a posé 35’000 m² de panneaux solaires, ce qui correspond à un parc de production fournissant plus de 0,2 % de la production de la centrale de Mühleberg. Imaginons que demain nous ayons deux installations Solstis par canton: en un an, on met en place une production équivalent à 10 % de la centrale, et en dix ans on la remplace», explique-t-il.

Il faut dire que dans l’entreprise Solstis, le slogan: «Donner au monde l’énergie d’être durable», n’est pas un vain mot. Prix solaire suisse 2006, 2009 et 2010, elle s’est distinguée par la réalisation des plus grands chantiers solaires du pays. Elle vient de remporter la réalisation d’une installation de 1200 m² carrés à Bangkok, sur le toit de l’ambassade de Suisse.

 

À propos de l’entreprise Solstis SA Fondée en 1996 par Pascal Affolter et Jacques Bonvin, deux chercheurs du LESO (Laboratoire d’énergie solaire et de physique du bâtiment, EPFL), l’entreprise Solstis a développé son savoir-faire et sa renommée en proposant différents produits et services, tels que distribution de systèmes de fixation pour toitures plates, la promotion du courant vert, la recherche et le développement en photovoltaïque.