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17 mars 2022 | La Revue POLYTECHNIQUE | Économie

La population suisse estime la protection de la propriété intellectuelle essentielle à l’innovation

Interpharma, Association des entreprises pharmaceutiques suisses pratiquant la recherche

Dans une récente enquête réalisée par gfs.bern, Interpharma s’est intéressé aux moteurs de l’innovation en Suisse. La population est dans son immense majorité convaincue qu’une forte protection de la propriété intellectuelle favorise les capacités d’innovation des entreprises. La Suisse doit donc continuer à s’engager contre toute suspension des brevets à l’OMC.

Ne disposant pas de matières premières, la Suisse a développé ses capacités de recherche pour devenir au fil des années un des pays les plus innovants. Un système de formation de qualité, des universités de niveau international, des frontières ouvertes ou une forte protection de la propriété intellectuelle sont des éléments jugés essentiels pour la force d'innovation de notre pays par plus de huit citoyens sur dix.

De même, 80 % de la population suisse estime que la protection de la propriété intellectuelle favorise la capacité d'innovation des entreprises: https://www.interpharma.ch/wp-content/uploads/2022/03/222003_StandortCH2022_Kurzbericht_def.pdf

La Suisse doit continuer de s'engager contre une dérogation concernant les vaccins contre la COVID-19.

De l'avis d'Interpharma, les négociations en cours à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) visant à affaiblir les droits de propriété intellectuelle vont dans la mauvaise direction et mettent en danger le développement de futures innovations. Un des principaux enseignements de la pandémie est en effet que l'innovation et les partenariats ont joué un rôle fondamental dans l'élaboration et l'approvisionnement en vaccins. Ces deux éléments sont soutenus par un système de propriété intellectuelle stable et solide. L'affaiblir aurait des conséquences néfastes : il entraverait la production et les collaborations nécessaires, freinerait la recherche et le développement et aurait une influence négative sur les investissements dans la perspective d'une prochaine pandémie.

L'industrie pharmaceutique a fabriqué 12 milliards de doses de vaccins contre la COVID-19 dans l'année qui a suivi leur homologation. Aujourd'hui, l'industrie est capable de produire plus d'un milliard de doses de vaccins chaque mois. A l'heure actuelle, le problème ne se trouve pas dans la production mais dans l'acheminent des doses et la vaccination. Lever la protection des brevets n'impliquerait aucune vaccination supplémentaire. Au contraire, cela affaiblirait de manière décisive la réponse de la communauté scientifique aux futures mutations et pandémies. Les propositions actuelles doivent être abandonnées au profit d'actions, certes plus difficiles, qui amélioreront la vie de la population : soutenir la préparation des pays, promouvoir une distribution équitable et stimuler l'innovation.

Recherche pour les entreprises innovantes (photo: iStock)