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20 septembre 2024 | La Revue POLYTECHNIQUE | Économie

La réalité économique du secteur de la presse

Chantal de Senger, Lausanne Cité

Les licenciements de près de 300 personnes annoncés par Tamedia fin août s’inscrivent dans la logique implacable de l’économie de marché. En effet, le secteur de la presse, notamment en Suisse romande, fait face à un problème de rentabilité chronique depuis des années. Cela s’explique en grande partie par le choix des annonceurs, qui délaissent de plus en plus la presse papier au profit de la publicité en ligne. Les lecteurs sont eux aussi, responsables en partie de cette crise en refusant de payer pour de l’information de qualité, préférant se tourner vers des contenus gratuits sur internet.

Il est essentiel de rappeler que TX Group, la maison mère de Tamedia, n’est pas une organisation philanthropique. Cotée en bourse, l’entreprise est soumise à la pression des actionnaires, qui attendent des résultats financiers positifs. Si le groupe réalise des bénéfices avec ses activités digitales, il lui est difficile de continuer à soutenir un secteur de la presse dont le modèle économique est devenu obsolète depuis plusieurs décennies. Cette situation souligne l’urgence de trouver un nouveau modèle d’affaires pour la presse écrite.

La question de savoir pourquoi personne ne se lance dans la création d’un nouveau média trouve sa réponse dans la dure réalité du marché: cela n’est plus rentable. Le paysage médiatique actuel nécessite une réinvention complète pour assurer sa survie à long terme. Peut-être que le modèle d’un mécénat public-privé pourrait permettre de maintenir un journalisme de qualité essentiel à la démocratie. Il est en tout cas urgent d’innover.