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25 juin 2014 | La Revue POLYTECHNIQUE 06/2014 | Flash

L’assemblée générale de cemsuisse

Le ciment est un produit indispensable à notre société. Cette évidence s’est imposée bien avant la parution chez NZZ‐Libro, en octobre 2013, du livre historique Sans ciment rien ne marche. Énergie, environnement, mobilité, logement et emploi, tous ces domaines ne sauraient être maîtrisés sans ciment. Ce sont les pouvoirs publics – Confédération, cantons, communes – et les maîtres d’ouvrage privés qui déterminent la demande de ciment. L’industrie cimentière, elle, assume la responsabilité de couvrir cette demande par une production conforme au principe de durabilité.
On consomme en Suisse annuellement quelque 5,1 mio. de tonnes de ciment. Le conseiller aux États Urs Schwaller, président de cemsuisse, montra qu’il n’existe guère de domaine relevant de la vie humaine où le ciment ne jouerait aucun rôle. Il mentionna à ce propos la discussion en cours sur la stratégie énergétique de notre pays pour 2050, où apparaît l’objectif d’augmenter la part des énergies renouvelables. Il est évident que la construction d’usines hydroélectriques de toutes dimensions nécessite du ciment; mais l’on n’est en général pas conscient que l’installation de panneaux photovoltaïques ne saurait se passer de ce liant pour assurer leur fixation, quel que soit le système adopté. Et la construction d’une grande éolienne implique des fondations pour lesquelles des tonnes de ciment devront être mises en œuvre, remarqua l’orateur.
La protection de l’environnement, qui ne se limite pas au maintien de la flore et de la faune, nécessite également le recours au ciment. Pour Schwaller, l’approvisionnement en eau, comme l‘épuration de celle‐ci, est, dans notre pays, un succès sur le plan environnemental: «Grâce à un réseau de conduites en béton, nous disposons à domicile d’eau potable, et les eaux usées que nous rejetons sont épurées de telle sorte qu’elles ne polluent pas les rivières et les lacs auxquels elles aboutissent finalement. Tel n’était pas le cas il y a quelques décennies.» Mais d’autres réalisations d’intérêt général entraîneront encore une importante consommation de ciment: le développement, pour quelque 6,5 milliards de francs, de notre infrastructure ferroviaire ‐tel que le peuple l’a approuvé ‐, la mise en application de la nouvelle loi sur l’aménagement du territoire, la densification des bâtiments, ainsi que la meilleure utilisation des espaces disponibles en profondeur comme en hauteur.
Or la sécurité d’approvisionnement à long terme des cimenteries suisses en matières premières apparaît aujourd’hui comme problématique. Les carrières d’où ces usines tirent leur calcaire et leur marne sont souvent situées en bordure de zones protégées au titre de l’IFP. Lorsque, dans les années 1996 à 1998, de telles zones furent définies à proximité de carrières existantes, leurs limites furent dessinées à une centaine de mètres de ces dernières. Mais aujourd’hui, après l’extraction de matières qui a suivi, ces limites touchent pratiquement, en certains endroits, les fronts de carrière, ce qui rend impossible la poursuite de l’exploitation. «De concert avec l’Office fédéral du développement territorial et les cantons où se trouvent de tels sites, nous avons lancé un projet devant permettre la pesée des intérêts en jeu concernant l’approvisionnement en calcaire et en marne. Il devrait déboucher sur une aide à l’exécution que le Conseil fédéral édicterait sur cette question», conclut l’orateur.