Lausanne affine son Plan climat
Pour la deuxième année consécutive, les émissions de gaz à effet de serre à Lausanne poursuivent leur baisse, avec une diminution de 20 % par rapport à 2019. La Municipalité publie la deuxième édition du suivi de son Plan climat, lancé en 2021, qui met en lumière les progrès accomplis mais aussi l’ampleur des efforts encore à fournir.
Adopté en 2021, le Plan climat lausannois fixe des objectifs ambitieux de réduction des émissions de gaz à effet de serre sur l’ensemble du territoire communal. La deuxième édition de son suivi, couvrant la période 2019 à 2024, montre que les émissions ont poursuivi leur tendance à la baisse, malgré l’influence de facteurs conjoncturels tels que la crise énergétique ou des conditions météorologiques favorables.
En 2023, la ville affiche une réduction de 20 % de ses rejets de CO₂ par rapport à l’année de référence 2019. Pour Natacha Litzistorf, conseillère municipale en charge de l’environnement, ce résultat marque une étape positive mais ne saurait justifier un relâchement : la décarbonation complète nécessitera encore d’importants investissements publics et privés ainsi qu’une adaptation du cadre légal cantonal et fédéral.
Chauffage à distance : un levier central
La consommation énergétique des bâtiments représente plus de la moitié des émissions lausannoises. Pour y remédier, l’extension du réseau de chauffage à distance joue un rôle clé. Entre 2021 et 2024, le rythme des nouveaux raccordements a doublé par rapport à la période 2019-2021. La Ville prévoit d’accélérer encore cette dynamique, afin que cette technologie couvre à terme près de 75 % de la consommation de chaleur des ménages et entreprises.
Mobilité : vers une ville moins motorisée
Les transports représentent environ un quart des émissions directes. L’Observatoire de la mobilité, publié en juin dernier, classe Lausanne comme la deuxième grande ville suisse la moins motorisée. Ce changement s’accompagne d’investissements dans la mobilité douce : 30,7 km d’aménagements cyclables ont été réalisés depuis 2019 et le nombre de places de stationnement pour vélos a plus que doublé pour atteindre 7 725. La fréquentation des transports publics a, elle aussi, retrouvé une dynamique positive, avec 9,2 millions de passagers supplémentaires par rapport à la période post-pandémie.
L’administration communale contribue également à cette évolution : en 2024, tous les nouveaux véhicules municipaux étaient électriques, ce qui porte à 24 % la part de sa flotte sans émissions directes, un chiffre nettement supérieur à celui du parc privé (3,4 %).
Énergies renouvelables et quartiers durables
Le Service de l’eau, gros consommateur d’électricité, développe une stratégie ambitieuse de production photovoltaïque. Cinq installations solaires sont déjà opérationnelles, générant environ 400 000 kWh par an, tandis que six autres projets sont en cours.
La construction du quartier des Plaines-du-Loup illustre une autre facette de la transition énergétique et urbaine. Cette première étape, accueillant 1 100 habitants et emplois, intègre une approche systémique : sondes géothermiques, récupération de chaleur des eaux usées, espaces extérieurs bas carbone et gestion des eaux de pluie selon le principe de la « ville-éponge ». Ces expérimentations serviront de modèle pour les futurs développements urbains lausannois.
L’assainissement énergétique des bâtiments publics
En parallèle, la stratégie d’assainissement du parc immobilier communal prend forme. Plusieurs collèges rénovés en 2024 affichent une baisse de 66 % de leurs besoins en chauffage. Près de cinquante autres bâtiments sont concernés par des travaux en cours ou à venir. Ces chantiers devraient jouer un rôle déterminant pour rapprocher la Ville de ses objectifs climatiques.
Un outil de suivi en constante évolution
La Municipalité souligne enfin l’importance de son dispositif de suivi annuel, qui s’appuie sur des indicateurs enrichis et des représentations graphiques plus détaillées. L’objectif est double : garantir la transparence vis-à-vis de la population et ajuster les politiques publiques en fonction des résultats observés.