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11 avril 2014 | La Revue POLYTECHNIQUE 02/2014 | Vie des entreprises

Les entreprises suisses craignent des atteintes à leur réputation

L’assureur Allianz a publié son nouveau baromètre des risques en interrogeant plus de 400 de ses experts dans le domaine de l’assurance des entreprises, issus de 33 pays dont la Suisse. Il en ressort que les interruptions d’activité, les catastrophes naturelles, ainsi que les atteintes à la réputation sont les principaux risques pour les entreprises suisses en 2014. Les modifications de la législation et de la réglementation sont perçues comme une menace.
Les interruptions d’activité et leurs conséquences sur la chaîne logistique, ainsi que les catastrophes naturelles, les incendies et les explosions comptent parmi les risques les plus importants auxquels sont confrontées les entreprises au début de l’année 2014. C’est ce qui ressort du nouveau baromètre des risques de l’assureur Allianz. Pour l’établir, celui-ci a interrogé plus de 400 de ses experts dans le domaine de l’assurance des entreprises, issus de 33 pays, dont la Suisse.
L’enquête met en lumière la complexité croissante des risques commerciaux. Ainsi, les entreprises évaluent la combinaison des nouveaux risques technologiques, économiques, ainsi que réglementaires comme une menace systémique. Allianz recommande aux entreprises de réagir face à ces défis croissants, par des contrôles internes plus stricts et une approche globale de la gestion des risques.
«La menace de l’apparition de nouveaux risques gagne également du terrain en 2014», explique Axel Theis, PDG d’Allianz Global Corporate & Specialty SE (AGCS). «L’identification des risques imbriqués et de leurs conséquences constitue la priorité absolue pour les gestionnaires de risques. De nos jours, les plans de continuité des activités doivent prendre en compte toujours plus de scénarios de risques, mais également leurs répercussions, qui ne sont pas toujours évidentes. Par exemple, une catastrophe naturelle peut entraîner une interruption d’activité, une panne des installations, des coupures de courant, ainsi que toute une série d’autres menaces».
Dans le baromètre des risques pour 2014, Allianz souligne que les entreprises sont plus que jamais préoccupées par les risques liés à l’informatique et à leur réputation. Au vu de la morosité économique persistante, elles s’inquiètent également de plus en plus de la stagnation du marché et de la récession économique. Sur les marchés en expansion, les entreprises craignent en revanche une pénurie de main-d’œuvre qualifiée.
 
Les deux principaux risques génèrent les plus grosses pertes
Les interruptions d’activité et de la chaîne logistique, qui causent 50 à 70 % environ de tous les sinistres en assurances choses, s’élèvent, sur la base des données de l’année 2013, à 26 milliards de dollars par an. Comme dans le dernier baromètre des risques d’Allianz, les interruptions d’activité et de la chaîne logistique constituent le plus grand risque pour les entreprises en Suisse et dans le monde.
«Dans un monde où les achats sont internationaux, la complexité de la chaîne logistique augmente constamment. Par conséquent, chaque perturbation - causée, par exemple, par une catastrophe naturelle, une panne des systèmes informatiques et de télécommunications, des problèmes de transport, l’insolvabilité des fournisseurs ou des troubles politiques - peut entraîner une réaction en chaîne», explique Paul Carter, responsable mondial Risk Consulting chez AGCS. Les plans de continuité des activités sont indispensables et devraient faire partie intégrante du processus d’achat et de sélection des fournisseurs dans toutes les entreprises.
En 2013, les sinistres assurés contre le deuxième risque le plus important - les catastrophes naturelles -, ont été encore plus coûteux que ceux découlant des interruptions d’activité, avec quelque 38 milliards de dollars sur l’année (source: Swiss Re). Il y a un an, les sinistres causés par des catastrophes naturelles se sont même élevés à 75 milliards de dollars, du fait de la saison cyclonique particulièrement destructrice dans l’Atlantique.
 
Les risques liés à l’informatique et autres nouveaux risques en progression
Selon les experts, la perception du risque en 2014 est la plus élevée dans le domaine de la cybercriminalité et des atteintes à la réputation. Dans le baromètre des risques de cette année, la cybercriminalité est la menace qui connaît la plus forte hausse, passant du quinzième au huitième rang. Les risques liés à la réputation ont, quant à eux, progressé de la dixième à la sixième position.
 
Les principaux risques pour les entreprises suisses
Les modifications imprévisibles de la législation des marchés des exportations et de la production donnent en particulier du fil à retordre aux PME suisses opérant à au plan international. Ces défis figurent en troisième position dans le classement, au même rang que les risques d’atteinte à la réputation et de cybercriminalité. Bruno Spicher, responsable Assurance de choses et Assurance pour les entreprises chez Allianz Suisse, déclare: «Le contexte réglementaire devient de plus en plus incertain, notamment pour les PME suisses opérant au plan international. La complexité croissante des réglementations et les modifications législatives, parfois expéditives à l’étranger, peuvent rapidement entraîner des effets négatifs sur l’activité commerciale. Il n’est donc pas étonnant que ce risque soit considéré comme élevé».
Bon nombre de risques du «Top 10» du baromètre des risques d’Allianz, en étroite corrélation, ont un effet cumulatif. Ceci est valable en particulier pour les modifications réglementaires, les risques informatiques et les atteintes à la réputation. Selon Bruno Spicher, «Les atteintes à la réputation jouent un rôle très important dans l’analyse des risques des entreprises suisses. Nous sommes plus que jamais conscients que, par exemple, un vol de données clients, un site Internet inaccessible pendant une période prolongée ou une procédure portant sur une infraction à la loi peuvent nuire à l’image de l’entreprise».
 
La crise de l’euro reste un thème majeur en Suisse
Selon le baromètre des risques, les entreprises des 18 pays de la zone euro sont beaucoup plus optimistes en ce qui concerne l’avenir qu’elles ne l’étaient il y a seulement douze mois. Toutefois, les conséquences des plans d’austérité suscitent toujours l’inquiétude dans plusieurs pays. En Espagne et au Portugal, ces plans représentent la plus grande menace.
Il convient de noter, à cet égard, la différence d’évaluation du risque lié à l’euro. 20 % des entreprises de Suisse et d’Autriche considèrent que l’effondrement de la zone euro est l’un des risques les plus importants, tandis que ce scénario n’est presque pas évoqué en Allemagne et en France. www.allianz.ch/risk-pulse.