06 mai 2015 |
La Revue POLYTECHNIQUE 02/2015 |
Économie
Les fusions et acquisitions dans le secteur des sciences de la vie
Les fusions et acquisitions réalisées par les grandes entreprises du secteur des sciences de la vie ont atteint des volumes record l’an dernier. Selon Firepower fireworks, le nouveau rapport d’Ernst & Young sur les transactions dans ce secteur en 2014, la valeur de l’ensemble des transactions à l’échelle mondiale s’est montée à 223 milliards de dollars, soit une augmentation de plus de 150 % par rapport à 2013.
Les entreprises de biotechnologie et les laboratoires pharmaceutiques spécialisés ont été particulièrement actifs sur le front des acquisitions en 2014, tandis que les grands laboratoires pharmaceutiques se sont moins focalisés sur la croissance et davantage sur la rationalisation de leurs portefeuilles. Cependant, en raison des fonds importants dont ils disposent, les géants de l’industrie pharmaceutique auront l’opportunité de réduire les écarts de croissance cette année. C’est l’une des raisons pour lesquelles Ernst & Young anticipe d’importantes activités de fusions et acquisitions en 2015. L’an dernier, les entreprises suisses du secteur ont été impliquées dans quatre des dix transactions les plus importantes.
Une année marquée par d’importantes acquisitions
L’année dernière a été marquée par d’importantes acquisitions réalisées par les grandes entreprises de biotechnologie, les laboratoires pharmaceutiques, les laboratoires pharmaceutiques spécialisés et les fabricants de génériques. La valeur totale de l’ensemble des transactions de fusions et acquisitions est passée de 88 milliards de dollars en 2013 à 223 milliards en 2014, un record historique.
Les laboratoires pharmaceutiques spécialisés (fabricants de médicaments génériques compris) ont été particulièrement actifs, effectuant des transactions totalisant 133 milliards de dollars – près de 60 % du volume total. Les transactions réalisées par les géants de l’industrie pharmaceutique
ont également connu une hausse significative, passant de 14,5 milliards de dollars en 2013 à 87 milliards en 2014. Toutefois, la «puissance de feu» relative des grandes sociétés pharmaceutiques a été bien moindre que par le passé. En 2009, elles étaient impliquées dans 95 % des grosses transactions.
Un record qui pourrait être battu
Selon l’étude Firepower d’Ernst & Young, le volume de transactions record enregistré en 2014 pourrait être dépassé cette année. Les caisses des 40 entreprises analysées dans le rapport sont pleines à craquer. Les principaux laboratoires pharmaceutiques, notamment, ont fait preuve d’une certaine retenue en 2014, et ce bien que la croissance de leur chiffre d’affaires soit inférieure à la croissance moyenne depuis plusieurs années.
L’année dernière, le montant des fonds potentiellement disponibles pour réaliser des activités de fusions et acquisitions a une nouvelle fois progressé de manière significative dans le secteur, au sens large. Selon les calculs d’Ernst & Young, les entreprises de l’étude disposent d’un total de près de 1260 milliards de dollars, soit une augmentation de près de 43 % par rapport à 2007, l’année précédant la crise. Les «Big Pharma», dont les capitaux s’élèvent à environ 829 milliards de dollars, représentent la part la plus importante en termes absolus, même si leur part relative s’est considérablement réduite ces dernières années.
Les grandes entreprises de biotechnologie affichent la croissance de la «puissance de feu» la plus forte. Leur capacité financière a plus que triplé depuis 2007; elle s’élève aujourd’hui au niveau record de 318 milliards de dollars. Par conséquent, ces géants pourraient ne pas être en mesure de suivre le rythme de l’évolution du marché global.
La croissance des «Big Pharma» dépend des acquisitions
«Les Big Pharma ont été prudentes dans leurs achats en 2014 et se sont focalisées sur la rationalisation de leurs portefeuilles, ce qui s’est traduit par un nouveau creusement des écarts de croissance. Cela pourrait changer en 2015; je m’attends à ce que les Big Pharma intensifient leurs activités d’acquisitions», explique Patrick Flochel, directeur mondial pharma chez Ernst & Young. «Les laboratoires pharmaceutiques doivent croître plus rapidement qu’en ce moment s’ils souhaitent suivre la croissance du marché global. Seules les acquisitions pourront permettre cela», poursuit Patrick Flochel, qui anticipe que le boom des activités de fusions et acquisitions va se poursuivre en 2015. Les entreprises doivent cependant veiller à réaliser leurs acquisitions au moment opportun.
Quatre entreprises suisses dans le top 10 des transactions
Novartis et Roche ont compté parmi les principaux acteurs l’année dernière, réalisant d’importantes transactions. Novartis a acheté l’activité oncologie du grand laboratoire pharmaceutique britannique GlaxoSmithKline (GSK) pour un montant de 16 milliards de dollars, tout en vendant à GSK son activité vaccins pour 7,1 milliards. La vente de la division santé animale de Novartis à Ely Lilly & Co, pour un montant de 5,4 milliards de dollars, en fait également l’une des dix plus grosses transactions de 2014.
Roche se hisse, elle aussi, dans le top 10 des transactions, grâce à son acquisition, en août 2014, de l’entreprise de biotechnologie InterMune pour un montant de 8,3 milliards de dollars. En 2015, Roche a poursuivi sur sa lancée en achetant une participation de 1 milliard de dollars dans Foundation Medicine et en acquérant Trophos, une entreprise privée française.
Les deux plus grosses acquisitions de 2014 ont été réalisées par le fabricant de médicaments génériques Actavis, qui dispose de sièges sociaux aux Etats-Unis et en Irlande. Actavis a racheté le fabricant de Botox Allergan pour un montant de 66,4 milliards de dollars, ainsi que son concurrent Forest Laboratories pour 23,6 milliards.
À propos de l’étude
L’indice Firepower créé par Ernst & Young, qui en est à sa troisième édition, mesure la capacité des entreprises à financer des opérations de fusions et acquisitions. L’indice prend en compte les liquidités, la dette et les lignes de crédit existantes, ainsi que la capacité d’emprunt et la capitalisation boursière.
http://www.ey.com/ch/firepower |
À propos de l’organisation mondiale EY
L’organisation mondiale EY est un leader dans le domaine des services de l’audit, de la fiscalité, des transactions, du droit et du conseil. Elle utilise son expérience, ses connaissances et ses services afin de contribuer à créer un lien de confiance au sein des marchés financiers et des économies à travers le monde. L’organisation mondiale EY désigne toutes les sociétés membres d’Ernst & Young Global Limited (EYG). Chacune des sociétés membres d’EYG est une entité juridique distincte et indépendante. L’organisation EY est représentée en Suisse par Ernst & Young SA, Bâle, avec dix bureaux en Suisse.
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