Les puces de demain pour les centres de données
Lightium, fondée en 2023, développe des puces photoniques en niobate de lithium qui doublent la bande passante et réduisent la consommation électrique par quatre. Avec un marché prometteur et 11,5 millions de francs levés, elle prévoit de commercialiser ses puces dès 2025 pour les télécommunications, satellites et informatique quantique.
Fondée par des anciens de l’EPFL, Lightium est l’une des premières sociétés au monde à fabriquer à l’échelle industrielle des puces photoniques à base d’une couche mince de niobate de lithium (TFLN pour thin-film lithium niobate).
Alors que les centres de données ont du mal à suivre les besoins exponentiels en énergie et en vitesse de transmission des applications telles que ChatGPT, cette innovation arrive à point nommé.
Le niobate de lithium permet en effet de doubler, voire quadrupler la capacité de la bande passante d’une puce photonique actuelle (env. 200 gigabits par seconde) et de diviser sa consommation électrique nécessaire par quatre. Cette prouesse est possible grâce aux propriétés optiques uniques de ce matériau capable de manipuler des signaux à très haute fréquence, tout en réduisant la tension électrique appliquée.
Grâce à un marché des TFLN qui devrait atteindre 3 milliards de dollars en 2028 avec une croissance annuelle de 49 % (2025-2029) selon des chiffres fournis par Lightium, la start-up a ainsi réussi un tour d’amorçage (seed) de 6 millions de francs suisses, pour un total de 11,5 millions levés en une année. Son PDG et cofondateur Amir Ghadimi se félicite également d’avoir déjà trouvé un partenaire pour la production :
« Cette fonderie, basée dans le monde occidental afin d’assurer les chaînes d’approvisionnement, pourra produire jusqu’à une capacité de 10'000 plaques (wafers) par mois, ce qui assure à nos clients un accès rapide au marché. »
Grâce à ce modèle fabless, Lightium pourra ainsi commercialiser ses premières puces d’ici l’été 2025, pour l’essentiel à destination des secteurs des télécommunications, des satellites et de l’informatique quantique.