L’infobésité : comprendre et agir pour une collaboration numérique durable
L’infobésité, caractérisée par une surcharge d’informations numériques, pose aujourd’hui un défi majeur pour les organisations. Ce phénomène, alimenté par des pratiques numériques mal encadrées, affecte à la fois la productivité et le bien-être des collaborateurs. Le Référentiel 2024 de l’Observatoire de l’Infobésité et de la Collaboration Numérique (OICN) propose une analyse complète des pratiques numériques, basée sur l’étude de millions de métadonnées, et offre des pistes d’amélioration pour un usage plus responsable et efficace des outils numériques.
Dans un monde où la transformation numérique redéfinit constamment les environnements de travail, la gestion des flux d’information devient un enjeu stratégique. L’infobésité, ou surcharge informationnelle, engendre des impacts significatifs sur la santé mentale des employés, la collaboration inter-équipes et la productivité globale. Face à cette réalité, le Référentiel 2024 de l’OICN propose des données précieuses et des recommandations concrètes pour aider les organisations à mieux encadrer leurs pratiques numériques.
Les dimensions de l’infobésité : une analyse approfondie
- Les courriels, source de surcharge quotidienne Chaque collaborateur reçoit en moyenne 135 emails par semaine, dont 55 % proviennent de l’interne. Cependant, une part importante (20 %) est envoyée en dehors des heures de travail, amplifiant l’hyper-connexion et réduisant les périodes de repos nécessaires. Cette gestion inefficace des emails impacte directement la qualité de vie et la productivité.
- Les réunions et la “réunionite” En moyenne, un dirigeant passe 24 heures par semaine en réunions, dont 32 journées annuelles sont qualifiées de "tunnels" (plus de 6 heures consécutives). Ces réunions, souvent mal préparées et non essentielles, limitent le temps dédié à la concentration et à la production individuelle.
- L’utilisation des outils collaboratifs Bien que les outils tels que Teams ou Slack soient prometteurs, leur adoption reste inégale. Par exemple, 74 % des collaborateurs n’utilisent pas régulièrement les groupes collaboratifs, limitant leur potentiel à réduire les emails et à centraliser les échanges.
- Impact environnemental du numérique L’envoi d’emails et l’utilisation de la visio confèrent un poids non négligeable à l’empreinte carbone des organisations. Un dirigeant moyen génère 2,7 kg de CO2e par an uniquement via ces pratiques, soulignant l’urgence d’une gestion plus sobre des outils numériques.
Vers des pratiques numériques responsables
Les données du Référentiel 2024 mettent en lumière des solutions concrètes pour réduire l’infobésité :
- Encadrer les usages des courriels: Limiter le nombre de destinataires, préciser les attentes dans l’objet des messages et réserver les échanges informels à d’autres canaux.
- Optimiser les réunions : Définir des durées par défaut plus courtes, privilégier les petits groupes et clarifier les objectifs à l’avance.
- Encourager l’adoption des outils collaboratifs : Former les équipes et instaurer des rituels pour maximiser leur utilisation.
- Favoriser la déconnexion : Inscrire des plages de repos numérique dans les politiques internes et promouvoir la sobriété numérique.
Conclusion
L’infobésité n’est pas une fatalité. Avec des mesures bien pensées, il est possible de rétablir un équilibre entre efficacité professionnelle et bien-être au travail. Les organisations ont un rôle crucial à jouer pour repenser leurs pratiques numériques, limiter les impacts négatifs de la surcharge informationnelle et bâtir des environnements de travail durables.