L’intelligence Artificielle pourrait accroître le réchauffement climatique

Photo : intelligence-artificielle.com

La quête incessante d'innovations en matière d'IA pourrait-elle constituer une menace critique pour notre planète ? L'empressement à innover pour créer l'IA la plus intelligente exige davantage d'énergie, avec environ 3 000 innovations liées à l'IA créées chaque année, selon un rapport de 2023 de Stanford University's AI Index. Les experts préviennent que cette croissance rapide pourrait nous propulser vers un point de bascule environnemental.

“Chaque pas en avant dans le domaine de l'IA pourrait être un pas en arrière pour le climat de notre planète,” déclare Philipp Pratt, expert en innovation chez Geonode, révélant une conséquence souvent négligée des dernières avancées technologiques.

Les innovations en matière d’intelligence artificielle sont les avancées technologiques les plus plébiscitées aujourd’hui. Pourtant, elles ont un coût environnemental important. Les systèmes d’intelligence artificielle avancés nécessitent une puissance de calcul immense. Cela se traduit directement par une consommation énergétique élevée et (par conséquent) des émissions de carbone substantielles.

Un processus gourmand en énergie

Les innovations révolutionnaires de l’intelligence artificielle, des véhicules autonomes aux algorithmes sophistiqués de santé, sont alimentées par des centres de données. Selon une étude, les centres de données mondiaux consomment entre 240 et 340 TWh. Comme nous le savons, cette énergie provient de réseaux électriques qui dépendent encore largement des combustibles fossiles.

De plus, une étude a révélé que l'entraînement d'un seul modèle d'IA pourrait émettre autant de carbone que cinq voitures au cours de leur vie. Dans une récente interview, le PDG de Nvidia a confirmé que l'entraînement et l'interférence de l'IA demandaient une énergie considérable.

Actuellement, la recherche et les applications en matière d'intelligence artificielle nécessitent trois ordinateurs pour entraîner la technologie. La combinaison de ces facteurs équivaut donc à une consommation d'énergie énorme.

Effet d'entraînement

Il est difficile d’établir des statistiques précises sur la contribution de l’IA au réchauffement climatique. Pourtant, certains modèles suggèrent une augmentation significative des températures mondiales directement liée à l’expansion du secteur technologique. Un rapport prévient que le secteur informatique pourrait être responsable de 14 % de l’empreinte carbone mondiale d’ici 2040. Si rien n’est fait pour l’enrayer, cette croissance pourrait faire de l’IA un accélérateur du changement climatique plutôt qu’un outil d’atténuation.

Voici quelques impacts décrits par Pratt :

• Augmentation des gaz à effet de serre : les centres de données sont essentiels à l'IA. Les rapports soulignent qu'ils représentent environ 3 % de l'électricité mondiale et 4 % d'ici 2030, avec les émissions de gaz à effet de serre correspondantes.
• Épuisement des ressources : les technologies d’IA dépendent fortement des terres rares et d’autres ressources, qui sont limitées et nécessitent une extraction intensive, ce qui entraîne de graves perturbations écologiques.
• Production de déchets : les avancées récentes en matière d'automatisation basée sur l'IA ont conduit à l'essor de la fast fashion et des déchets électroniques. Ce processus entraîne une surproduction et des déchets, contribuant ainsi à aggraver les dommages environnementaux.

Pratt prévient : “Les innovations continues en matière d’IA pourraient aggraver le réchauffement climatique à une échelle et à une vitesse jusqu’alors inconnues.”

Que faire en tant que consommateur ?

L’innovation fait partie intégrante d’une société en développement. Toutefois, les consommateurs ont eux aussi un rôle essentiel à jouer. Nous pouvons influencer le changement en :

• Soutenant les entreprises responsables : Choisissez des services et des produits d'entreprises engagées à réduire les impacts environnementaux.
• Restant informé : Comprendre les coûts environnementaux associés à la technologie utilisée.
• Faisant du plaidoyer : Propager le dialogue sur l’IA durable et faire pression en faveur de réglementations qui encouragent les technologies plus vertes.

Chaque innovation et chaque avancée en matière d’IA doivent être évaluées en fonction de leur impact technologique, économique et (surtout) environnemental. Le chemin vers une IA durable est une nécessité et une responsabilité que les innovateurs, les consommateurs et les décideurs politiques doivent partager.

Pratt nous encourage à réfléchir à cette question : allons-nous permettre à l’IA de répéter les erreurs de notre passé industriel, ou allons-nous orienter cet outil puissant vers un avenir durable qui profite à tous ?

Source : www.geonode.com