Police de la pensée et crimes totalitaires: Le Bunkart Objekti Shtylla de Tirana (Albanie)
Thierry Toutin
Toutes les idéologies extrémistes fondées sur le mensonge, la violence, la haine de l’autre et le repli sur soi révèlent leur vraie nature lorsqu’elles parviennent à s’emparer du pouvoir. Si leurs contenus diffèrent, les méthodes se ressemblent. Les idéologies du national-socialisme allemand, du communisme stalinien et de l’islamisme radical n’ont rien à voir entre elles sur le fond. Il s’agit de trois courants idéologiques dont les deux premiers ont pris le pouvoir au cours du 20e siècle. Au 21ème siècle seul le dernier est encore très actif, les deux premiers s’étant effondrés. Le national-socialisme a disparu en 1945 entrainant avec lui l’effondrement du IIIe Reich. Le communisme stalinien a commencé à s’assouplir en 1953 après la mort de Staline et a disparu avec la chute du mur de Berlin en 1989, entrainant l’effondrement de l’URSS. Ainsi, l’islamisme radical est devenu la principale idéologie des « damnés de la terre » à travers le monde, selon l’expression de l’anthropologue Olivier Roy.
L’ambition du présent article est d’exposer les procédés de l’une de ces idéologies dictatoriales, assez méconnue en Europe de l’Ouest, en vigueur en Albanie jusqu’en 1991. Elle a été rendue possible lors de la visite d’un musée dédié à « la mémoire des victimes de la terreur communiste » situé à Tirana, au cœur de la capitale Albanaise. Cette immersion dans un univers d’une autre époque invite aussi à quelques réflexions sur l’enfer totalitaire et de ses méthodes, quelle que soit l’idéologie en vigueur. L’exposition de nombreux témoignages, archives et photographies de cette période, ne sont pas sans rappeler d’ailleurs les agissements les adeptes de l’idéologie djihadiste (propagande, torture, police de la pensée, exécutions sommaires). Si les idéologies extrémistes qui se suivent depuis des siècles ne se ressemblent pas, leurs pratiques semblent immuables.
Ceci est un résumé. Pour lire l’article en entier, merci de vous abonner à l’édition papier.