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Revue internationale de CRIMINOLOGIE et de POLICE technique et scientifique
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09 septembre 2025 | Revue internationale de CRIMINOLOGIE et de POLICE technique et scientifique | 1-Non classifié(e)

Profilage, incendies et incendiaires

Thierry Toutin

Dans un ouvrage publié en 2000, portant le titre : Le profilage criminel[1], il avait été présenté cette incroyable interaction entre les sciences humaines et les services de sécurité, que représente le profilage criminel appliqué à l’homicide volontaire. En 2025, il s’agit cette fois de présenter le profilage criminel appliqué aux incendies volontaires non élucidés. Dans le présent article, l’auteur expose une synthèse de ce nouvel ouvrage intitulé : Incendies volontaires et profilage criminel[2], qui dépeint comment cette méthode peut être pertinente dans l’orientation des enquêtes de ce type.

Bien que les vocables « profilage » et « profiler » aient été officiellement remplacés par ceux d’« analyse comportementale » et d’« analystes comportementaux », l’expression « profilage criminel » continuera d’être utilisé. C’est notre façon de rendre hommage aux pionniers de cette méthode originale, qui a pris naissance dans les années 50 aux États-Unis. D’ailleurs, si le terme de profilage devait évoluer et s’adapter comme il le fit en matière d’homicide, il est donné le nom d’« analyse criminologique ». Par ce terme, il s’agit de l’analyse du contexte humain, social, technique et financier, qui entoure chaque incendie d’origine suspecte ou douteuse.

En bref, il s’agit d’exposer comment la synchronisation d’éléments théoriques issus de la criminologie, de la psychiatrie légale, de la psychologie criminelle et de la criminalistique, avec des éléments pratiques issus de l’enquête pénale, de l’expertise d’assurances et des services d’incendie, peuvent converger vers l’identification du plus mystérieux des criminels : l’incendiaire.

Introduction

Le recours à la psychologie et à la criminologie lors d’investigations criminelles est relativement récent, notamment en France. Surtout lorsqu’il s’agit d’établir le profil d’individus inconnus à partir des faits commis. Cette méthode, appelée profiling aux États-Unis (ou profilage en France), a été élaborée, à l’origine, par un médecin-psychiatre américain. Cet expert apporta une participation originale, pour ne pas dire révolutionnaire, à l’élucidation d’une série d’attentats par des engins explosifs improvisés. C’est dans le cadre de l’affaire du Mad Bomber de New-York (à ne pas confondre avec Unabomber[3]), que la police américaine s’est résignée à solliciter ce médecin, après avoir cherché en vain l’auteur des faits pendant dix-sept ans.

De 1940 à 1957, une série de bombes de fabrication artisanale avaient été placées dans les salles de cinémas et avait ensanglanté la ville de New-York. Le docteur James Brussel, expert en criminologie, que l’on peut considérer comme le père de la méthode du profilage, parvint en quelques jours, à partir des photographies des lieux, du mode opératoire et des lettres de revendications du criminel, à dresser le tableau psychologique de l’inconnu. Grâce au profil établi et aux suggestions fournies aux services de police, l’auteur d’une trentaine d’attentats a enfin pu être identifié et arrêté, en la personne de Georges Metesky. Soit à peine deux mois, après que le docteur Brussel ait été consulté. Le portrait psycho-comportemental correspondait parfaitement à celui du criminel.

Le profilage criminel : de quoi s’agit-il ?

Concrètement, il s’agit d’évaluer les motivations et le mode opératoire d’une scène de crime (meurtre, viol, incendie), afin d’établir le type de profil de l’individu susceptible d’être passé à l’acte. Ensuite, c’est en fonction des réponses aux questions que pose la scène de crime, que les analystes-profileurs pourront éventuellement faire avancer le dossier en esquissant le profil de l’auteur probable. À partir de 2003-2004, le terme « profilage criminel » a été abandonné en France, en raison de quelques dérives fantaisistes qui ont nui à l’image de cette méthode. L’expression « analyse comportementale » s’est largement substituée à l’appellation d’origine.

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Incendie accidentel d’une église.