Rétrospective (1/2014) – La Revue en 1904

La photographie des couleurs

M. Miethe, professeur à l’Ecole Polytechnique de Berlin, étudie depuis plusieurs années un procédé de chromatographie de son invention, et qui permet de produire des photographies en couleurs naturelles.

Après avoir insolé l’une après l’autre trois portions de la même plaque photographique à travers trois filtres chromatiques correspondant respectivement aux trois couleurs fondamentales, on superpose les trois images partielles sur le même écran; à cet effet, on projette les diapositives à travers des filtres chromatographiques identiques à ceux qui ont servi pendant la pose. Le rapport mutuel des trois temps de pose est déterminé une fois pour toutes au moyen d’un objet blanc qu’on photographie à la lumière du jour à travers les trois filtres, en faisant varier les temps de pose jusqu’à ce que les blancs et les teintes soient identiques sur les trois images partielles développées simultanément. Pourvu que les trois images partielles projetées sur l’écran coïncident parfaitement, l’impression produite par leur superposition et absolument fidèle à la nature.

 

 

Ce procédé de photographie des couleurs vient d’être grandement perfectionné par une construction plus soignée de l’appareil photographie et par la composition spéciale de la couche sensible employée pour les plaques. Des plaques panchromatiques d’une sensibilité extrême peuvent désormais être fabriquées grâce au nouveau genre de sensibilisateurs découvert par M. Miethe (…)

Le point le plus important dont dépendait le succès de ce procédé était cependant la construction de l’appareil projecteur réalisant la synthèse des vues partielles. (…)

La puissance du projecteur augmente d’une façon fort efficace, les effets produits par ces photographies chromatiques. Le principe original de laisser les trois images sectionnelles sur une plaque commune, aussi pendant leur projection, a été abandonné, afin de pouvoir ajuster l’appareil au préalable.