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25 janvier 2013 | La Revue POLYTECHNIQUE 11/2012 | Rétrospective

Rétrospective (11/2012) – La Revue en 1992

Vers un exode de l’industrie chimique?
L’industrie chimique et pharmaceutique, deuxième employeur de Suisse, reste l’un des secteurs les moins touchés par la récession. L’importance accordée à la recherche et au développement - le 69 % du total des dépenses de recherches privées en 1990 - explique en grande partie la position dominante de cette industrie. Or, il apparaît quelque signes inquiétants avec le transfert à l’étranger de certains laboratoires des grands de la chimie. La décision de Ciba de construite en France son centre de recherches en biotechnologie est dans toutes les mémoires. L’année dernière, Sandoz a ouvert un centre de recherche à Londres, investi en Irlande et lancé une coopération avec une société américaine. Les 60 % de la recherche de Roche se font à l’étranger. En cause, une législation restrictive, des recours et oppositions lors de la moindre mise à l’enquête avec pour résultats des retards se chiffrant en années. Si rien n’est entrepris, toute la recherche, puis le développement et enfin les unités de production pourraient bientôt émigrer. La maladie est bien connue, aux politiques d’administrer le bon remède.
 
La Suisse, comme une île
Il suffit d’ouvrir les journaux pour constater que quelque chose a changé dans le monde économique suisse: les taux hypothécaires ont pris l’ascenseur, le taux de chômage augmente, le taux d’inflation croît, des entreprises licencient. Même la comparaison avec les données des pays qui nous entourent n’est plus là pour nous rassurer. De plus, l’Europe est en formation et la Suisse se retrouve comme une île au milieu de ce contexte, avec ses frontières… difficile d’en sortir et difficile d’y pénétrer: elle ne fait pas partie du grand marché, elle est mise à part, isolée.
Il y a également quelque chose à dire sur le plan des performances technique: on trouve des industries qui font mieux que les nôtres, qui, à qualité égale, sont moins chères, plus rapides ou plus performantes. A l’image des Jeux Olympiques, le monde actuel semble ne pas nous convenir… les médailles se font rares! A force de comparaisons avec un passé plus brillant, nous sommes enclins à ternir encore plus notre image d’aujourd’hui, voire à  sombrer dans la morosité ou la sinistrose.
 
R & D helvétique: voici les années de vaches maigres!
Les temps sont décidément durs et la Confédération cherche désespérément à faire partout des économies. C’est pourquoi, conformément aux dispositions des Chambres fédérales, toutes les activités qui en dépendent pour les subventions ont dû passer (et passeront encore) sous l’impitoyable couperet de leur parcimonie.
Malheureusement, cette fringale d’économies a aussi touché durement la recherche scientifique et les activités qui en dépendent, qui n’ont pas su trouver grâce aux yeux de nos parlementaires. En effet, ceux-ci ont amputé les dotations fédérales R & D couvrant les années 1992 à 1995 de 50 % parfois et même plus du montant initialement proposé par le Conseil fédéral; et ce, pour des programmes pourtant considérés comme prioritaires. (…)