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26 décembre 2013 | La Revue POLYTECHNIQUE 11/2013 | Rétrospective

Rétrospective (11/2013) – La Revue en 1993

Un propulseur pour Ariane 5
Le 16 février 1993 a eu lieu avec succès le premier essai du propulseur à poudre de la fusée européenne Ariane 5 de l’ESA (Agence spatiale européenne) sur le pas de tir de Kourou, en Guyane française. Ce propulseur, le P 230, mesure 30 m de haut et contient 237 t de poudre réparties en trois segments, dont chacun a une poussée équivalente à celle de la version la plus puissante d’Ariane 4. Deux de ces propulseurs, les plus puissants réalisés à ce jour en Europe, équiperont le lanceur Ariane 5.
 
Nouveau coup dur pour les surgénérateurs
La décision du gouvernement français de ne pas redémarrer Superphénix avait déjà donné un sérieux coup de frein aux développements européens dans ce domaine. Les Anglais viennent de lui porter un nouveau coup – le coup de grâce ? – en annonçant à la fin de l’année dernière son retrait du projet EFR (European Fast Reactor) visant à développer en commun avec les Allemands et les Français un concept de surgénérateur moderne et économique. Cette décision n’a pas vraiment surpris puisque l’Angleterre avait déjà annoncé qu’elle ne financerait le projet du surgénérateur prototype de Daunreay (250 MW) que jusqu’en 1994.
Le projet EFR visait à définir un réacteur de ce type de 1500 MW, dérivé de Superphénix, mais dont le coût serait réduit de moitié et le prix du kWh serait comparable à celui des réacteurs actuels. Le retrait des Britanniques creuse, d’une part, un grand vide financier, puisque Londres participait au projet à concurrence de 20 % et, d’autre part, des préjudices au plan technique; ils visaient en effet la responsabilité de l’étude du comportement du cœur du réacteur et celle du problème de l’extinction des feux de sodium – principal argument contre le redémarrage de Superphénix.
 
Le trou d’ozone toujours plus important
Au début du mois d’octobre, la couche d’ozone située au dessus de l’Antarctique a atteint le niveau le plus bas jamais enregistré, si bas que les scientifiques pensent que ce «trou d’ozone» va subsister bien au-delà de l’an 2000, alors que jusqu’à présent il s’agissait d’un phénomène annuel cyclique. Cette destruction massive est attribuée à l’extrême rudesse de l’hiver et aux émissions d’acide sulfurique consécutives à l’éruption exceptionnelle du volcan Pinatubo, en ce qui concerne les phénomènes naturels, et aux conséquences de l’activité humaine, en particulier l’émission des CFC. Environ 60 % de l’ozone a été détruit sur une zone dont la surface est de 23 millions de km2, c’est-à-dire un peu plus que celle de l’ensemble de l’Europe.
(…)
L’accord international connu sous le nom de Protocole de Montréal prévoit l’arrêt définitif de la production des CFC en 1996 et leur remplacement par des composés chimiques sans effet sur la couche d’ozone. La part de la dégradation de ce bouclier protecteur due à l’activité humaine sera alors progressivement ramenée à zéro. On devrait donc lentement retrouver les niveaux d’ozone de la première moitié du siècle.