Des souris « transparentes »
En utilisant un colorant présent dans divers produits alimentaires, des chercheurs américains sont parvenus à rendre transparente la peau de souris de laboratoire, afin d’observer leurs organes. Cette transparence, qui disparaît lorsque le colorant est rincé à l’eau, se révèle sans conséquence pour la santé des rongeurs.
En appliquant un banal colorant alimentaire sur le ventre, les cuisses et la tête de souris de laboratoire, une équipe de l’université de Stanford, en Californie, est parvenue à rendre provisoirement transparente la peau de ces rongeurs, laissant apparaître à leur vue certains de leurs organes. À l’œil nu, ou à l’aide d’instruments optiques, ces scientifiques ont ainsi pu, pendant quelques minutes, observer en temps réel le travail des muscles, du système digestif, du foie, de la vessie, ainsi que la circulation sanguine dans les vaisseaux alimentant le cerveau de ces souris.
Un additif utilisé pour colorer certains aliments
Dans l’article qu’ils ont publié au mois de septembre dernier dans le magazine de référence Science, les chercheurs expliquent avoir badigeonné la peau des souris de tartrazine (C16H9N4Na3O9S2), un colorant azoïque de couleur jaune-orangé. Cet additif est couramment utilisé dans les hôpitaux pour colorer l’alcool médical, ainsi que par les industries cosmétique et alimentaire pour rehausser les couleurs de certains produits, tels que les chips, les soupes instantanées, la moutarde, les bonbons, etc. Soupçonné de provoquer des troubles de la vue et du sommeil, son usage a été interdit en Autriche, en Norvège, en Finlande, ainsi qu’en Tunisie où elle était utilisée dans la cuisine traditionnelle comme ersatz de safran.
Selon les chercheurs, une fois appliqué sur le corps d’une souris, la tartrazine agit sur l’indice de réfraction de sa peau. En abaissant la diffusion de certaines ondes lumineuses, puis en favorisant la pénétration en profondeur d’autres rayons du spectre lumineux, elle modifie les contrastes de l’image et rend la peau transparente pendant quelques minutes. Les animaux soumis à ces expériences n’ont subi aucun dommage, l’additif ayant été dissout par un simple rinçage à l’eau, une fois les observations achevées.

Avant et après l'application de la tartrazine. La rougeur de la seconde image est due au colorant, et pas au sang du rongeur. © stanford.edu
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