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Revue internationale de CRIMINOLOGIE et de POLICE technique et scientifique
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05 juillet 2022 | Revue internationale de CRIMINOLOGIE et de POLICE technique et scientifique | 1-Non classifié(e)

Les stratégies des professionnels de la police américaine contre les quartiers de non-droit et les points chauds du crime

Maurice Cusson

L’article commence en brossant un sombre portrait des quartiers de non-droit américains (inner-city) : violences de toutes natures qui culminent en fusillades et homicides fréquents par et contre des Afro-Américains. Viennent s’ajouter la désorganisation sociale, l’impuissance des acteurs locaux à contrôler les voyous, l’exclusion et la pauvreté. Dans ces zones où les gens échouent à vivre ensemble en paix, les victimes n’appellent plus la police parce que celle-ci ne répond pas ou néglige d’intervenir.

Les policiers laissent faire dans l’inner-city ce qu’ils ne laisseraient pas faire dans un autre quartier. Or à partir des années 1990, à New York, Boston et ailleurs, des équipes de policiers réformateurs lancent des stratégies novatrices, lesquelles – évaluées par des criminologues – parviennent à faire chuter sensiblement la criminalité violente, y compris les homicides.

Dans une première catégorie de stratégies, certaines équipes ciblent des points chauds du crime, ces micros lieux sur le territoire urbain, comme un segment de rue, dans lesquels on enregistre un surcroît de criminalité. Par exemple, en analysant la distribution spatiale des appels d’urgence, on constate dans une ville que 50% de tous les délits et crimes y sont concentrés dans 5 % de ces points chauds du crime. Dans chacun de ces micros lieux pris pour cibles, les policiers élaborent un plan d’action adapté incluant une présence et une vigilance policières fortement augmentées, des interventions contre les désordres, incivilités, contraventions et autres délits. Ces policiers organisent aussi la mise en place de mesures de prévention situationnelle.

La deuxième stratégie fut développée à New York et dénommée CompStat. Elle exige au départ d’excellentes statistiques criminelles numérisées et mises à jour pour servir la décision en temps réel. Ensuite, les policiers des postes de quartier trouvent les moyens de dissuader les malfaiteurs en les contrôlant, les interpellant, questionnant, fouillant, et en désarment les contrevenants, les incivils et autres malfaisants.

La troisième stratégie s’attaque à une manifestation originale de la violence américaine faite de fusillades et de règlements de comptes meurtriers. Elle consiste à dissuader en direct et personnellement les membres de gangs, à confisquer leurs armes et à lancer des opérations coup-de-poing. Ces stratégies ont fait l’objet d’évaluations quasi expérimentales nombreuses dont le bilan est globalement positif : la criminalité violente recule significativement dans les points chauds et les secteurs dans lesquels les policiers ont mis en place l’une de ces stratégies.

Une quatrième mesure – prise sur l’initiative de législateurs – consiste à décriminaliser la possession et le trafic de cannabis pour mettre un terme au harcèlement et à l’enfermement des dealers. Ainsi, les policiers purent se consacrer à la lutte contre la criminalité violente plutôt que d’éparpiller leurs énergies.

L’article conclut en soutenant que les policiers américains qui incluent dans leur pratique ces nouvelles stratégies sont justifiés dorénavant à revendiquer le titre de professionnel parce qu’ils savent faire la différence entre les stratégies efficaces et les expédients inefficaces ou même contre-productifs.

Ceci est un résumé. Pour lire l’article en entier, merci de vous abonner à l’édition papier.