Les traces numériques laissées par les cyberdélinquants sexuels : identités virtuelles, mensonges et protection de l’anonymat
Sarah Paquette et Francis Fortin
En regard de ses avantages perçus, nombre d’individus utilisent l’internet, les technologies numériques et les réseaux sociaux pour exploiter des jeunes à des fins sexuelles. Considérant la présence policière accrue en ligne, notre hypothèse est que les cyberdélinquants sexuels, soucieux des risques associés à leurs activités illégales, tendent à adopter diverses stratégies afin de masquer les traces numériques qu’ils laissent, dans l’espoir de préserver leur anonymat. L’objectif de cette étude est de dresser le portrait des identités virtuelles et activités de subterfuges entreprissent par 161 cyberdélinquants sexuels, avec un intérêt particulier sur les tendances contemporaines. Utilisant les données du projet de recherche PRESEL, cette étude examine les caractéristiques des identités virtuelles et des plateformes de clavardage (discussion en ligne) utilisées par les hommes qui sollicitent les jeunes en ligne à des fins sexuelles, ainsi que des outils technologiques d’acquisition du matériel des hommes qui consomment de la pornographie juvénile. Des analyses corrélationnelles ont été réalisées afin d’examiner les liens unissant la propension à utiliser les techniques numériques de préservation de l’anonymat et les paramètres du crime. Les résultats montrent que même si les stratégies de protection de l’identité sont plus fréquemment utilisées par les cyberdélinquants que les stratégies de protection des systèmes informatiques, un plus grand nombre n’utilise aucune stratégie. Par ailleurs, les résultats suggèrent que le niveau d’engagement dans la criminalité et la contemporanéité des cybercrimes influencent la propension à la préservation de l’anonymat en ligne, alors que l’âge n’a aucun impact. Les implications pour la recherche et la pratique des enquêtes criminelles en ligne sont discutées.
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