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20 juillet 2021 | La Revue POLYTECHNIQUE 09/2020 | Transport

Des transporteurs à courroie plutôt que des camions

Les matières premières extraites doivent être transportées de la carrière à l’usine ou au port – souvent à travers des terrains difficiles ou des zones habitées. Une tâche que les entreprises accomplissent souvent avec des camions. Comme alternative, des fournisseurs d’installations, tels que BEUMER Group, proposent des transporteurs à courroie en auge ouverts ou des tubes de transport fermés. Ces systèmes sont non seulement plus écologiques, ils peuvent aussi être plus économiques. La rentabilité d’un tel investissement dépend toutefois de plusieurs facteurs. Une étude de faisabilité et une comparaison des coûts aident à prendre la bonne décision.

Pour transporter le calcaire, les minerais ou autres matières premières de façon aussi efficace que possible du lieu d’extraction à l’usine, située souvent à plusieurs kilomètres, les entreprises ont souvent recours à des camions. La plupart de ces véhicules doivent emprunter des routes qui ne sont pas toujours en bon état. Et parce que le tracé peut traverser des terrains montagneux, des réserves naturelles, des rivières ou un sous-sol instable, le trajet exige généralement de faire des détours. S’il passe par des zones urbaines, les habitants sont confrontés à des nuisances.

Étudier au plus près toutes les possibilités

Plus il y a de matières premières à transporter, plus il y a de trajets à effectuer. Pour les entreprises, il est donc indispensable d’étudier au plus près toutes les possibilités. BEUMER Group propose, par exemple, des transporteurs à courroie en auge ouverts, ainsi que des tubes de transport fermés. Mais cet investissement en vaut-il la peine ? « Cela dépend de l’application » , explique Richard Munson, responsable depuis 2010 chez BEUMER Group à Kansas City, du développement et de la vente de systèmes de transport pour des branches telles que l’industrie de l’énergie, du ciment et minières, ainsi que pour les terminaux portuaires. « Les entreprises devraient effectuer une analyse économique au préalable » , conseille-t-il.

Une analyse économique en vaut la peine…

Il existe plusieurs possibilités, comme la méthode de la valeur actualisée nette, une forme de calcul économique ou de rentabilité. « En termes simples, tous les bénéfices futurs sont actualisés à la valeur actuelle et l’investissement initial est également pris en compte » , explique Richard Munson. Cette méthode utilise, dans son calcul, un taux d’intérêt qui représente le meilleur investissement alternatif disponible. L’utilisateur obtient une valeur actuelle nette (VAN). Si elle est positive, l’entreprise réalise un profit sur l’investissement.

« L’analyse des flux de trésorerie est une autre option. Cette analyse mesure l’excédent qui en résulte lorsqu’on déduit les dépenses du revenu » , explique Richard Munson. Grâce à la différence annuelle des coûts d’exploitation totaux, l’utilisateur peut ainsi déterminer la rentabilité de l’investissement dans une installation de manutention.

Pour évaluer de façon précise ces deux possibilités de transport, différentes variables sont nécessaires, comme les coûts de transport par tonne, le volume de la matière à transporter sur une période définie, mais aussi l’investissement correspondant ou le plan d’amortissement fiscal. « Si l’utilisateur compare l’installation de manutention au transport par camion dans un chronogramme, il obtient le seuil de rentabilité qui sépare le bénéfice de la zone de perte » , explique l’expert de BEUMER.

… une étude comparative aussi

En fonction de la topographie, de la longueur et de la capacité requise, les systèmes de transport conventionnels coûtent en moyenne entre 1000 et 3000 euros par mètre parcouru. À cela s’ajoutent les coûts de conception et de livraison, ainsi que ceux de l’installation mécanique et électrique. Par ailleurs, des travaux de génie civil complexes sont souvent nécessaires. L’investissement initial dans un système de transport est donc assez élevé. « Mais les coûts d’exploitation sont beaucoup plus bas par rapport à l’utilisation de camions. Pour les véhicules, les dépenses comprennent, entre autres, les coûts de main-d’œuvre, l’amortissement, l’entretien, les réparations, le carburant et l’entretien des routes. Ainsi que d’autres charges souvent difficiles à identifier » , explique Richard Munson.

Le coût estimé de fonctionnement d’un système de transport conventionnel est d’environ 20 centimes par tonne de matière à transporter, tandis que celui des camions atteint presque trois euros. « La variable la plus importante pour les véhicules est le nombre d’allers-retours par heure » , explique Richard Munson. Sur des trajets courts et directs, bien sûr, cela est plus favorable que sur des trajets longs, où le conducteur n’atteint sa destination qu’en effectuant des détours.

Les transporteurs à courroie en auge et les tubes de transport fermés mènent directement à destination. Pour ce faire, ils peuvent être adaptés à la structure du terrain. L’une des caractéristiques essentielles de cette méthode est qu’elle permet de réaliser des courbes horizontales et verticales. Selon les propriétés de la matière à transporter, il est possible de concevoir des angles d’inclinaison de 15° avec des longueurs de plus de 12 km, en fonction de la topographie. Grâce à leur capacité d’adaptation aux tracés avec courbes, le nombre de tours de transfert nécessaire est considérablement réduit, voire nul. L’utilisateur économise ainsi des coûts considérables et le système guide la matière transportée, y compris sur des pentes raides, des rivières ou des traversées de route. À l’aide de leurs propres programmes de calcul, les experts de BEUMER déterminent les tensions statiques et dynamiques de la courroie, dès la phase de conception du système. Il s’agit d’une condition préalable à la conception des courbes.

En ce qui concerne les camions, il existe également d’autres facteurs de coûts qui ne peuvent être décrits aussi simplement que le nombre de trajets. Les mesures de contrôle contre la poussière, ainsi que pour l’évacuation des eaux pluviales, en sont un exemple. Ces variables ne s’appliquent pas pour les tubes de transport fermés. « Si environ un million de tonnes de produits en vrac sont transportés chaque année, la différence brute potentielle entre le transport par camions et les systèmes par courroie ou par tubes fermés, en tenant compte des coûts estimés de la masse à transporter mentionnés ci-dessus, s’élève à 2,8 millions d’euros »,  a calculé Richard Munson. Il s’agit d’un montant élevé. L’installation de manutention est ainsi amortie en quelques années.

Un système écologique et économique

Les commandes électriques et les courroies à faible consommation d’énergie ont un effet positif sur les coûts d’exploitation des systèmes de transport par courroie. Par rapport aux moteurs des camions, ceux-ci ménagent également l’environnement. C’est pourquoi ils sont particulièrement intéressants en cette période de changement climatique et d’émissions croissantes de gaz à effet de serre.
Les moteurs utilisés sont, le plus souvent, à vitesse variable. Ainsi, les charges peuvent être réparties de manière optimale entre les unités de commande, dans différentes conditions de fonctionnement. Lorsque le système de transport par courroie est en pente, l’installation fonctionne en génératrice. L’énergie électrique ainsi produite est transférée dans le réseau public. Cela permet aux exploitants de réduire les coûts d’exploitation de l’ensemble de l’installation.

« Selon le projet, les systèmes de transport par courroie consomment jusqu’à 90 % de moins d’énergie primaire par rapport aux transports par camions » , explique le directeur des ventes, en se référant à une comparaison liée au projet du cimentier chinois Sichuan Yadong Cement. Selon cette étude, les camions roulant au diesel consomment une énergie primaire spécifique de 11,4 kWh par tonne de matière transportée. Le système de transport par courroie, qui a été construit plus tard, ne consomme que 1,44 kWh. Si, comme dans le cas présent, 7,5 millions de tonnes de matières premières sont transportées chaque année, le transporteur à courroie permet d’économiser 74 millions de kilowattheures par an, ce qui correspond à la consommation d’énergie de plus de 20’000 foyers. Les économies de diesel permettent, à elles seules, de réduire les coûts d’exploitation de l’entreprise, de plus de 5,5 millions d’euros par an.

L’investissement dans un système de transport par courroie en vaut-il donc la peine ? « Ça dépend. En fin de compte, lors de l’évaluation des deux options de transport, l’exploitant doit considérer le coût total par tonne sur une certaine période » , explique Richard Manson. Le fait est que les coûts d’exploitation d’un transporteur à courroie sont nettement moindres que ceux d’un transport par camions. Ce qui est déterminant, c’est la quantité de matière transportée, qui permet un amortissement rapide.

BEUMER Group GmbH & Co. KG
D-59269 Beckum
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www.beumergroup.com

La valeur actuelle nette

La valeur actuelle nette (VAN) est un indicateur financier que l’on peut utiliser pour apprécier la rentabilité d’un investissement. Elle désigne un flux de trésorerie actualisé, qui représente l’enrichissement supplémentaire d’un investissement en comparaison avec ce qui avait été exigé comme étant le minimum à réaliser pour les investisseurs. La valeur actuelle nette d’un investissement est calculée à la date de réalisation de l’investissement. La formule de calcul contient de nombreux éléments déterminés à partir de la comptabilité de l’entreprise.

À propos de BEUMER Group

BEUMER Group est l’un des leaders mondiaux en systèmes intralogistiques dans les secteurs de la manutention, du chargement, de la palettisation, de l’emballage, du tri et de la distribution. Avec ses 4500 employés, l’entreprise réalise un chiffre d’affaires de quelque 950 millions d’euros. BEUMER Group et ses filiales et bureaux de représentation proposent à leurs clients des solutions systèmes, ainsi qu’un réseau étendu d’assistance à l’échelle mondiale, pour de nombreuses branches, telles que les industries traitant les produits en vrac et les charges isolées, l’industrie alimentaire et non alimentaire, le bâtiment, l’expédition, la poste et le traitement des bagages dans les aéroports.
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